Sandie Bélair octobre - 29 - 2008
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Il y a des rencontres… que l’on n’oublie pas!

J’ai rencontré, il y a deux ans Florence et Frédéric lors d’une réunion entre porteurs projets à Paris. J’ai été très sensible à leur façon d’être, de faire et de travailler. J’ai donc voulu vous faire partager le projet de leur association Sunny et Compagnie… Je vous laisse les découvrir!

Pouvez-vous en quelques mots nous parler du projet de l’association « Sunny & Compagnie »?

Frédéric (Président de l’association) : « Nous avons fondé en juin 2007, l’association « Sunny et Compagnie », qui a pour but de promouvoir la relation Homme / Animal et la présence ou l’accueil de l’animal en institution. Nous développons des programmes de zoothérapie auprès de personnes fragilisées par le handicap, l’âge ou la maladie ou par des difficultés d’ordre sociale en leur proposant des activités éducatives, sociales, récréatives ou thérapeutiques.
Le but de l’association est également de recueillir des animaux abandonnés ou maltraités dans l’objectif de créer une interaction avec le public accueilli et de susciter une aide réciproque. Il est enfin de diffuser des documents propres à faire connaître la médiation animale. »

Avec quel chien intervenez-vous? Ont-il reçu une éducation particulière?

Florence (intervenante en médiation animale) : « Depuis septembre 2005 et jusqu’en août 2008, je suis intervenue en maison de retraite avec Sunny, notre petit Cavalier King Charles qui a donné son nom à notre association. Avant d’intervenir en institution, Sunny a suivi des cours d’obéissance et d’agility en école canine, durant 3 années. Je me suis aussi formée et professionnalisée en devenant éducatrice canin. Nous avons également suivi la formation « chien-visiteur » avec J.Ortega afin de valider notre binôme. J’ai mis en place avec Sunny des ateliers spécifiques aux personnes atteintes d’Alzheimer visant à stimuler leur mémoire « ancienne » et leur motricité.

« Avec lui, les choses se sont faites naturellement. Il aimait particulièrement les personnes âgées et allait très naturellement vers elles pour obtenir des caresses et des friandises qui vont souvent de paire. Il se prêtait volontiers à des séances de brossage, de toilettage et de jeux de motricité sans se départir d’une grande patience, acceptant sans broncher qu’on lui tire malencontreusement la peau ou ses longues oreilles. Il était tellement heureux et frétillait de la queue lorsque je prenais le sac à dos qui signifiait que nous allions en visite en institution. Malheureusement, Sunny nous a subitement quitté au mois d’août dernier.
« Quelques mois avant sa disparition, nous avions souhaité adopter une petite chienne afin de seconder Sunny lors de nos interventions. Jewelie a donc rejoint notre petite famille en avril dernier. Agée de 4 ans, elle est très câline et adore le contact humain. Actuellement en phase d’apprentissage, elle devrait prendre le relais de notre petit Sun qui nous aura offert de très beaux moments d’échanges lors de nos ateliers et dans la vie de tous les jours.
« Nous avons également deux berger allemand, Tango et Woody. Mais leur caractère ne convient pas aux publics visités actuellement. Tango est très vif et dynamique (il conviendrait peut-être à des adolescents difficiles). Il a besoin de se sociabiliser d’avantage et Woody est très « timide et réservée » ayant eu un passé douloureux. »

Qui sont vos partenaires et comment procédez-vous pour établir ces partenariats?

Frédéric : « Nous n’avons pas encore de partenaires au sens « sponsor » du terme. En revanche, nous agissons dans le cadre de conventions signées entre l’association et les établissements dans lesquels Florence intervient (3 maisons de retraite jusqu’à présent). »

Comment évaluez vous les résultats et les effets sur les bénéficiaires?

Florence : « Après chaque séance, nous nous retrouvons avec l’équipe présente (animatrice, personne référente, bénévole, cadre de santé) afin de relater les réactions des résidents et de renseigner leur fiche individuelle d’observation.
Ensuite, je rédige un compte rendu de la séance et je prépare ma prochaine visite en réfléchissant aux ateliers qui seraient bénéfiques pour chaque groupe.
Une fois par mois, nous nous réunissons (animatrice, AMP, infirmière, directeur, famille) pour analyser les fiches d’observations, évaluer les effets sur les bénéficiaires et définir de nouveaux objectifs. »

Qu’est-ce qui vous parait encore très difficile aujourd’hui?

Frédéric : « Les difficultés tiennent d’une part à la mentalité et au fonctionnement des institutions qui n’intègrent pas l’animal dans leurs préoccupations. L’avantage pour l’association est que le fait que je sois directeur d’EHPAD lui a ouvert les portes plus facilement. Elle a pu ainsi intervenir au « Luy de Béarn » (64), aux « Genêts » (43), et à la Fondation Claude Pompidou (19).
« Elles tiennent d’autre part au manque de moyens budgétaires et financiers de ces mêmes établissements qui sont contraints de faire des choix s’agissant des activités proposées aux résidents. D’où la difficulté de faire accepter une prestation payante et de pouvoir travailler en équipe pluridisciplinaire. »

Je crois savoir que vous projetez de créer un magazine sur la médiation animale… Pouvez-vous nous en parler ?

Frédéric : « L’association est effectivement à l’origine d’un projet de création d’un magazine spécialisé sur les interactions entre l’homme et l’animal. Associé à un site Internet, il serait diffusé à un rythme bimensuel aux professionnels (associations, institutions, cliniques ou cabinets vétérinaires, praticiens libéraux, professionnels du monde animal…) et aux particuliers, sur abonnement. Il sera composé de différentes rubriques (reportages, portraits, actualités / agenda, conseils, réglementations, informations pratiques, courrier des lecteurs, annonces…), et comportera environ 56 pages.
« Cette publication poursuit l‘objectif principal d’être une source d’informations en même temps qu’un vecteur de communication et de promotion de la relation qui unit l’Homme à l’Animal. Il vise également à permettre des échanges constructifs entre les différents acteurs concernés par cette relation d’aide. »

Comment sera t-il présenté et qui en seront les rédacteurs?

Frédéric : « Ce magazine sera réalisé par les membres de l’association qui ont des compétences dans ce domaine (rédacteur, photographe, informaticien, correcteur) et qui ont, pour la plupart, travaillé dans la presse écrite ou pour un éditeur. Collaboreront aussi des professionnels (vétérinaires, médecins, éthologues, éducateurs, psychologues, directeurs..) en fonction des reportages et des besoins.
« Son prix sera d’environ 6 euros par magazine (coût moyen des magazines de ce genre), à condition d’avoir suffisamment d’abonnés. Si le projet se concrétise, les clients que nous avons ciblés recevront un numéro test qui leur permettra de prendre ou non la décision de s’abonner. »

Vous avez d’autres projets?

Florence : « Ouiiii L’association projette de construire ou acheter une ferme, l’idée étant d’accueillir des personnes âgées, malades ou handicapées et de leur proposer, sur site, en accueil de jour ou dans le cadre de séjour « répit », des activités récréatives, éducatives ou thérapeutiques associant l’animal, notamment l’âne et le chien ».

A ce jour, quelle est votre vision de notre pratique en médiation animale? Et quel avenir?

Frédéric : « Pour être reconnus et pouvoir vivre de leur activité, les intervenants en médiation animale doivent se former et se professionnaliser. Malheureusement, il n’existe pas à l’heure d’aujourd’hui des formations faisant l’objet d’un diplôme d’Etat.
Ceux qui ont une crédibilité sont des professionnels du monde animal (exemple : moniteurs équestres spécialisés en équithérapie) ou du secteur médico-social (éducateur, infirmier, AMP, psychomotricien) qui ont eu l’idée de travailler avec un animal. »

Florence : « Mais il est important de connaître parfaitement l’animal avec lequel on souhaite intervenir et de connaître également l’approche du public concerné par ces ateliers. Ensuite, tout dépend si l’on travaille seul ou en équipe pluridisciplinaire ».
« L’idéal serait d’avoir une école ou une université qui proposerait une formation de zoothérapeute diplômante. »

Comment expliquez-vous cet engouement?

Frédéric : « L’engouement pour les activités associant l’animal peut s’expliquer par le besoin qu’éprouve l’Homme, à l’heure du virtuel, de se rapprocher de la nature, de vivre ou d’avoir des rapports sincères et sans artifice avec un être vivant qui ne triche pas et ne le juge pas. Besoin, sans doute aussi, de sortir de la solitude ou de l’isolement, d’un monde superficiel, du tout médicament… »

Un grand merci à eux pour leur disponibilité et leur gentillesse! Et une petite pensée pour Sunny…

Nous leur souhaitons bonne route et promis nous ne manquerons pas de vous présenter le premier numéro de leur magazine!

Pour en savoir plus:

sunnyetcompagnie@orange.fr

Sandie

2 Responses to “A la rencontre de l’association Sunny et Compagnie…”

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    Duchemin
    novembre 5th, 2008 at 11:55

    J’ai trouvé cet interview des plus enrichissants. Les projets sont valables. Espérant que vous trouverez de l’écoute auprès des personnes qui pourront vous aider à les finaliser et de pouvoir vous rendre utile auprès du public concerné.
    Bon courage et bonne chance à vous deux.
    N.duchemin

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    Florence Paris
    novembre 10th, 2008 at 21:51

    Merci Sandie pour cet article, le premier en ligne concernant notre association !
    Ce blog est une réussite et une jolie vitrine pour les activités associant l’animal.

    Je voulais en profiter pour inviter tous ceux qui souhaiterait éventuellement s’abonner à notre magazine sur la médiation animale à nous envoyer leurs coordonnées par email. (Sunnyetcompagnie@orange.fr)

    Bonne continuation à toi et à ton équipe

    Florence P

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