Sandie Bélair juin - 17 - 2013
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En mai dernier, j’ai eu le grand plaisir d’être invitée par la Fondation Sommer pour les secondes Assises Régionales qui se tenaient à Toulouse. Un grand honneur et une belle reconnaissance pour tout le travail que nous avons accompli chez Résilienfance! Un grand merci à la Fondation Sommer qui a aussi contribué à faire ce que l’on est aujourd’hui…

Je vous propose aujourd’hui de découvrir mon intervention! En espérant que ce billet suscitera des commentaires et que vous partagerez vos expériences en matière de communication! Car notre démarche n’est par parfaite et un exemple parmi tant d’autres…

Bonne lecture!

 

Tout projet, quel que soit son but et sa forme, comporte une grande part de relations avec les autres. En effet, il est essentiel pour l’initiateur de faire connaître auprès des différentes personnes ce qu’il fait. Et ce dans le but de mener à bien ses actions.

Notre monde est dominé par l’image et ce d’autant plus à l’heure du numérique. Etre… c’est être perçu ! Communiquer sur ses projets, c’est convaincre nos interlocuteurs (partenaires financiers, institutionnels, adhérents, bénéficiaires…), par différents moyens, du bien-fondé de notre action et de notre travail. Mais la prudence demeure et nous ne saurons trop vous recommander qu’une communication sérieuse doit être active, efficace et maîtrisée.

A travers l’exemple d’une association d’aide à l’enfance par la médiation animale, nous évoquerons l’importance d’une communication bien maîtrisée : comment, quels outils, quelle organisation et quel impact ?

Comment ?

Tout porteur de projet est « promu », qu’il le veuille ou non, « responsable de communication ». Toutefois, la personnalité de ce dernier, ses motivations et son engagement seront déterminants dans cette mission. Il convient donc au préalable de faire un choix opportun quant à la personne qui communiquera sur le projet. Chez Résilienfance, en tant que fondatrice, j’ai eu le privilège d’avoir été choisie pour faire ce travail. En tant que psychologue, vous vous doutez que je n’ai pas été formée à ce travail, j’ai donc appris en m’essayant et en faisant des erreurs… mais ma motivation et mon envie à porter à tel projet ont été motrices et bénéfiques…

Il paraît essentiel de choisir une personne qui connaît bien le projet et les valeurs qui l’accompagnent, qui aime convaincre et qui sait valoriser, mettre en lumière votre idée. Le petit plus: racontez quelques anecdotes sur le projet à votre interlocuteur et notamment LA petite histoire « comment en êtes-vous arrivé là? ».

 

Une étape incontournable dans la communication de Résilienfance a été la création d’une identité visuelle c’est-à-dire d’un ensemble de signaux graphiques (formes, couleurs, mots) qui symbolise l’association et la différencie par rapport à une autre.

Le nom, le slogan et le logo ont été longuement pensés. Le nom de l’association vient de la contraction de deux mots : « résilience » et « enfance ». La résilience est la capacité à se développer positivement malgré des conditions de vie difficiles. Le nom « Résilienfance » est donc porteur d’espoir. Il fait également apparaître le mot « lien » qui souligne l’importance des liens, de la relation, de la rencontre…

Le logo est composé d’un personnage et d’un animal qui semble se tenir par la main/la patte: un lien encore…

Dès 2005, sur notre premier outil de communication, nous avons également associé à cette identité visuelle, une œuvre et un personnage connus de tous :« Le Petit Prince » de Antoine Saint-Exupéry avec l’autorisation, bien sûr, de la Succession Antoine de Saint-Exupéry. La citation rappelle encore l’importance du lien et de la relation.

 

 

L’identité visuelle véhicule l’image de notre association, ses actions et ses valeurs. Elle est diffusée au moyen de différents supports de communication (ex: cartes de visites, papier en-tête, site web…).

Notre démarche pour communiquer sur notre projet a été la suivante:

S’ORGANISER: nous avons réalisé un plan de communication

CIBLER: nous avons prospecté sur notre territoire pour connaître l’existant mais également recenser les établissements suceptibles d’être intéressés par notre projet. Il faut donc une bonne connaissance du public à toucher

COMMUNIQUER de manière claire, concise et adapté au type de média. Il faut soigner la conception d’un message, il doit être adapté aux interlocuteurs et au média (presse, radio, adhérents, sujets bénéficiaires de vos actions…)

S’OUTILLER: nous avons créé des supports de communication en soignant la forme ET le fond

DIFFUSER: il s’agit de solliciter, de convaincre les journalistes et d’entretenir de bonnes relations avec eux.

S’ENTOURER: nous avons dès 2005, choisi des parrains: Hubert MONTAGNER, Jean-Claude BARREY et dernièrement Harold COBERT. Des parrains qui donnent une crédibilité à notre projet notamment avec la présence de chercheurs. Mais au-délà de l’utilisation de leur image et de leurs noms, nos parrains interviennent dans nos séminaires, conférences et ils sont sollicités et/ou invités à l’écriture de nos projet.

SOLLICITER: nous avons travaillé sur le courrier type, la relance téléphonique, et nous avons provoqué des rencontres afin de convaincre sur la pertinence de notre action.

 

Quels outils ? Quelle organisation ?

 

Nos arguments à ce jour:

Nos différences: il était/est primordial de mettre en avant nos atouts. Qu’est-ce qui nous différencie d’une autre association, d’un autre professionnel de la MA? Pourquoi un établissement travaillerait davantage avec nous qu’avec un autre?

La reconduction et la pérennité des projets: la confiance de nos partenaires qui renouvellent chaque année les projets témoigne de la qualité et du sérieux de notre travail!

La formation des intervenants: tous issus du milieu du social, de l’éducatif ou du soin et formés en médiation animale. Un gage de qualité pour convaincre les institutions et établissements mais aussi pour justifier du coût de nos prestations!

La transparence financière et la conformité comptable: nous avons suivi une formation en comptabilité grâce au DLA (Dispositif Local d’Accompagnement). Elle nous avait été conseillée par la Fondation Sommer lors d’un appel à projet. En effet, en 2008, nous avons connu un accroissement d’activités et donc une entrée de financement conséquente. Mais la présentation de nos documents financiers n’était pas conforme et donnait l’impression que nous n’étions pas transparents sur l’utilisation de nos financements. Ce fut une grande étape pour l’association: 2 bénévoles et 1 salarié ont été formés; nous avons gagné en professionnalisme et donc en crédibilité. Notre gestion comptable est aujourd’hui très appréciée par nos financeurs et nous permet de pérenniser notre projet en toute sécurité même en cette période de crise.

Un grand merci pour cela à Nicolas, notre président et à Rémi, notre trésorier-adjoint! Car sans eux, rien ne serait possible. Et merci à la Fondation Sommer de nous avoir alertés sur ce point!

 

Les membres du conseil d’administration de Résilienfance – Assemblée Générale 09/03/2013

© Photo Association Résilienfance


 

Nos outils:

Plaquettes, site Internet, réseaux sociaux …

Le projet associatif

La charte de déontologie

Le blog de la médiation animale

Les lettres d’information de Résilienfance et du blog de la médiation animale

Les groupes de réflexion

Les conférences et/ou forums

Les partenaires institutionnels et financiers, les parrains: être soutenu par telle personnalité ou telle fondation ou telle collectivité est un gage de qualité! Sachez qu’il important de valoriser vos appuis… qui pourront à leur tour se servir de votre image pour valoriser LEUR image! Je vous invite à lire en exemple cet article: La Fondation aide une association pour enfants handicapés!

Le réseau

Les soirées associatives

Un projet-phare: la Mongolie en 2009…

Tous ces éléments nous aident, au fil du temps, à communiquer sur notre projet associatif…

 

Notre organisation:

De « bonnes volontés compétentes », merci aux quelques bénévoles actifs qui portent le projet et aident à sa mise en oeuvre!

Une communication maîtrisée: un responsable! Une seule personne gère la communication de l’association, rien n’est publié, envoyé, diffusé sans son accord préalable… J’en ai la lourde tâche mais ce travail me plaît bien même si cela demande beaucoup de travail…

Des groupes de réflexion supervisés par des référents! Les groupes de réflexion ne pourraient, en effet, pas fonctionner sans ces référents assidus et dignes de confiance… Merci à eux! Car les groupes sont aussi l’image de l’association et il est important pour nous que cette image soit encore maîtrisée… et que les groupes soient au travail réellement… dans la réflexion, l’échange, le partage, l’innovation…

1/3 de notre temps: et oui c’est très chronophage… par conséquent, je fais cela en supplément de mon travail de psychologue sur le terrain et du travail administratif… Impossible de le « caser » sur mon mi-temps, je le prends donc sur mon temps perso…

 

© Photo Association Résilienfance


Quel impact ?

Nous avons évalué l’impact de notre communication en nous demandant si les objectifs posés dans notre plan de communication avaient été atteints et si notre projet associatif avait pu se développer comme nous l’avions souhaité lors de sa conception.

Au fil du temps, nous avons modifié, ajusté, innové afin de proposer des supports de communication pertinents et en lien avec les nouveaux médias et les nouvelles technologies. A ce jour, en terme de communication, de grandes réformes sont en cours… Vous découvrirez bientôt les nouveautés!! A la rentrée probablement!

Mais nous estimons que notre premier plan de communication a été bien mené… Pour vous donner une idée, aujourd’hui Résilienfance, c’est :

• Une soixantaine d’adhérents

• 20 projets en moyenne par an (reconduits chaque année)

• 50 enfants et d’adolescents bénéficiaires en moyenne par an

• 30 parents/familles bénéficiaires en moyenne par an

• Une indépendance financière (la fin des subventions a été bien anticipée aujourd’hui nous percevons essentiellement des prestations de services)

Deux groupes de réflexion sur les pratiques et un label

• Une visibilité sur la toile: un blog qui réunit 1300 visiteurs par jour (1600 depuis le mois dernier…)

Un séjour de rupture en Mongolie en 2009 avec un film documentaire

• Un conseil d’administration de 6 bénévoles

• Et seulement deux salariés…

 

Et vous?  Comment fonctionnez-vous? Faites-nous part de votre expérience, de vos idées, suggestions??

Sandie BELAIR

3 Responses to “Comment communiquer globalement pour faire connaître vos initiatives ? Quels outils ? Quelle organisation ? Quel impact ?”

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    Nicolas E.
    juin 17th, 2013 at 18:32

    Merci Sandie de partager ce savoir-faire en communication qui est toujours délicat en début d’exercice, et qu’on apprend souvent sur le tas.

    C’est évidemment aujourd’hui une nécessité de communiquer, et je rappelle souvent à mes stagiaires que pour être crédible, la forme est au moins aussi importante que le fond. Tout ce qu’on produit à destination de tiers (de la plaquette au site web en passant par nos courriers et compte-rendus de prise en charge) est systématiquement interprété, d’abord d’après ce qu’il inspire (couleur, soin, propreté, qualité, clarté, longueur, taille, forme…) et seulement ensuite d’après ce qu’il contient (ou ne contient pas, d’ailleurs).
    Ce qui passe aujourd’hui par une quasi-obligation de maîtriser les outils de production bureautique (au minimum le traitement de texte), de production multimédia (graphisme, voire PAO et montage vidéo) et les technologies de l’information (web design, administration de site web, gestion de réseaux sociaux, voire développement). On ne peut en effet plus se contenter de mettre sous enveloppe des photocopies d’images et de textes qui ne permettent plus une diffusion efficace et qui au contraire tendent à discréditer ceux qui communiquent essentiellement par ces moyens dépassés.

    Ce qui a beaucoup changé la donne depuis une dizaine d’année et l’apparition du web 2.0, c’est la nécessité d’interactivité dans la communication : on ne peut plus publier des affiches et attendre que ceux qui la voient se tournent vers nous, il est aujourd’hui nécessaire d’être disponible de façon quasi permanente pour recevoir et répondre dans l’immédiat et de façon personnalisée aux avis, questions et réactions de nos cibles, ce qui est effectivement extrêmement chronophage.

    Le communiquant dans un projet doit donc être prêt à devenir un touche-à-tout, monopolisable à tout moment, maîtrisant le fond de ses sujets et leur contexte, et ayant aussi un certain talent d’auteur, de présentateur et d’orateur. Ce qui fait, pour la plupart des porteurs de projets qui n’y sont pas préparés, beaucoup de qualités à développer !

    avatar
    Marie
    juin 18th, 2013 at 10:14

    C’est aussi là que l’on se rend compte de ce que représente résilienfance!!
    Quelle aventure!!!!…Et quel Travail!!
    Il ne faut pas que ça s’arrête.

    avatar
    Sandie Bélair
    juin 20th, 2013 at 0:16

    Nicolas, merci pour ce témoignage et complément que j’approuve en tout point!

    Marie, merci infiniment pour ce petit mot:-)

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