Sandie Bélair octobre - 21 - 2009
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Aujourd’hui, j’ai souhaité vous faire découvrir l’un de mes coups de cœur littéraire 2009!

Cet été, j’ai « déniché » un roman qui parle d’un homme, devenu errant, et de sa rencontre avec un « animal de hasard »! Je me suis délectée de cette œuvre très humaniste qui mélange précarité, tristesse, souffrance, violence, poésie et « une espèce de bonheur ». Sur fond de critique sociale, elle vous plonge sans fard dans le quotidien des sans-abris et vous fait aussi percevoir la fragilité et la FORCE de la vie! Pour ma part, j’ai toujours été très sensible à ce paradoxe de la vie et c’est peut-être pour cela que je suis devenue psychologue.

Ce petit bijou littéraire s’intitule « Un hiver avec Baudelaire », il est signé Harold COBERT et publié aux Editions Héloïse d’Ormesson. La couverture magnifique attire l’œil et annonce d’emblée la teneur: « Roman où l’on découvre qui est le meilleur ami de l’homme ».

La quatrième de couverture le résume ainsi: « Sa femme l’a mis dehors, son CDD n’est pas prolongé. Philippe est happé dans la spirale infernale et passe de l’autre côté de la barrière sociale : SDF, confronté à la dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence. Jusqu’au jour où il rencontre Baudelaire. Grâce à cet inénarrable compagnon d’infortune, et avec l’aide d’un vendeur de kebab, d’une riche veuve et d’une dame pipi, il réussit à remonter la pente. Et à retourner à une vie normale. »

Et puis, il y aussi cette magnifique citation de Baudelaire qui en dit long: « Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être un espèce bonheur! » « Les Bons Chiens » poème extrait de « Le Spleen de Paris »

un hiver avec Baudelaire
Harold Cobert « Un hiver avec Baudelaire »

Harold COBERT est un jeune auteur de talent qu’il faut absolument lire !! Né à Bordeaux (eh oui un Bordelais quelle fierté ! Mais bon vous savez, on est un peu chauvin dans ces contrées) en 1974, Harold a déjà publié un essai consacré à Mirabeau et un premier roman « Le reniement de Patrick Treboc » (2007). Il écrit également pour le théâtre, le cinéma et la télévision.

Il a gentiment accepté de répondre à mes questions.

Votre roman traite d’une réalité sociale difficile qui est plus que jamais d’actualité. Votre personnage Philippe perd tout et se retrouve à la rue. Qu’est-ce qui a motivé votre envie de traiter d’un tel sujet ?

Tout est parti d’un documentaire consacré au Fleuron Saint Jean, dont il est question dans le roman. Il s’agit d’une péniche gérée conjointement par l’Ordre de Malte et Trente millions d’amis, reconvertie en centre d’hébergement pour les SDF, le seul qui les accueille avec leurs chiens et qui soit ouvert toute l’année. Je suis tombé par hasard sur ce reportage, en zappant un soir de décembre 2007. Il montrait, entre autres, Pascal, un SDF, et Jessica, sa chienne, une petite bâtarde. Pascal racontait que c’était Jessica qui l’avait sauvé, que, sans elle, il se serait déjà foutu en l’air depuis longtemps. Mais son drame était le suivant : Jessica était atteinte d’un cancer. Vu le coût de l’opération, il envisageait de prendre une autre chienne, plus jeune, pour que Jessica la forme avant de mourir. Il y avait entre eux une charge d’amour tout simplement extraordinaire. J’étais bouleversé. Cette histoire et ces images m’ont hanté pendant plusieurs semaines. Puis, un matin, m’est revenu le poème en prose de Baudelaire, « Les Bons Chiens », d’où est extraite la citation placée en exergue du roman, d’ailleurs dédié à Pascal et Jessica. La rencontre de ces deux éléments m’a donné l’idée du livre.

Vous y dépeignez, avec un grand réalisme, la vie dans la rue avec son lot de souffrance, de rudesse, de violence, de solitude… Avez-vous, avant l’écriture, pratiqué une observation participante, tel un sociologue, afin d’appréhender cette réalité ? Pouvez-vous nous parler de vos recherches dans ce domaine ?

Le travail a été double : recherches et investigations. D’un côté, lectures d’études, de rapports, de statistiques, et, de l’autre, le terrain. Car on n’écrit pas un livre sur les SDF et la rue sans aller à leur rencontre. J’ai donc passé beaucoup de temps avec eux, la journée, la nuit, m’installant un moment à leurs côtés, avec une bière, des cigarettes, un sandwich, un peu de monnaie. Je leur ai donné du temps, de l’attention, de l’écoute, une existence dans le regard de l’autre.

Votre roman est sur fond de critique sociale, il vous engage. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Les pouvoirs publics ont rapport ambigu à la misère. D’un côté, ils disent vouloir la combattre et la résorber – certaines mesures sont d’ailleurs réellement prises en ce sens, et heureusement ! – mais, de l’autre, ils ont également tout intérêt à ne pas l’éradiquer totalement. Pourquoi ? Parce qu’elle fonctionne comme un épouvantail social. Le discours insidieux et muet est le suivant : « Attention, ne faites pas trop de vague, soyez de bons et de gentils citoyens, des travailleurs dociles, pas trop rebelles, car, sinon, vous pourriez bien finir à la rue vous aussi ; et ça, vous ne le voulez pas n’est-ce pas ? » De même, pour avoir été au RMI un certain temps, et pour avoir redouté d’aller grossir les rangs des SDF de mon quartier, le système d’aides mis en place, absolument nécessaire et utile, n’est pas exempt d’effets pervers. Il vous fragilise tant psychologiquement que socialement, car il effraie vous interlocuteurs et vos éventuels employeurs. De cette manière, il vous isole, vous incite à accepter des petits boulots au noir, et vous pousse de plus en plus dans la marge et la marginalité au lieu de vous en éloigner. C’est donc également cette spirale infernale que j’ai voulu dénoncer dans ce roman.

Harold Cobert
Harold COBERT

Philippe va reprendre goût à la vie grâce à « un animal de hasard », un chien errant (lui aussi) nommé Baudelaire. On assiste actuellement à une prise de conscience, par les pouvoirs publics, du lien qui unit les errants à leur chien. La dimension homme-chien commence à être intégrée dans l’accompagnement des errants. Des initiatives voient petit à petit le jour mais cela reste bien entendu insuffisant. Vous avez été sensible à ce lien, comment l’expliquez-vous ?

Comme je vous l’ai dit, le documentaire consacré au Fleuron Saint Jean, et tout particulièrement la puissance d’amour qui se dégageait de la relation entre Pascal et sa chienne Jessica, m’ont bouleversé. À partir de là, j’ai commencé à observer les SDF et leurs chiens, et à creuser les rapports qui pouvaient les unir.

Le chien est un réel support pour les errants mais il accentue également le rejet de ces personnes très stigmatisées et engendrent de nombreuses difficultés dans le quotidien. Pensez-vous que les représentations sociales puissent changer à l’égard des errants et de leurs chiens ? Et comment ?

Oui, non seulement je le pense, mais c’est aussi l’un des buts du roman : faire prendre conscience de cette réalité, et, si possible, changer le regard que l’on porte sur elle. De plus, les initiatives comme celle du Fleuron Saint Jean, d’accueillir les SDF et leurs chiens, ce qu’aucun centre d’hébergement ne permet, œuvre très fortement dans ce sens, parce que c’est une vraie réussite. Et ce qui réussit, mérite d’être approfondi, décliné et généralisé.

Que pensez-vous de l’animal médiateur entre les hommes ? De l’animal catalyseur social ?

Ce qu’il y a de terrible, c’est que, souvent, trop souvent, nous remarquons d’abord le chien et, ensuite, par effet de ricochet, l’homme qui est à ses côtés, sur le trottoir. Le chien est, en quelque sorte, le dernier trait d’union entre l’homme qui a tout perdu, et auquel on dénigre même parfois le statut d’être humain, et le reste de l’humanité. C’est un lien fragile, ténu, mais il ouvre une brèche. De même, le chien offre de la chaleur, une présence, un compagnon pour l’homme qui n’a plus rien. Il le protège, l’alerte la nuit si un danger se dessine à l’horizon. Il est à la fois ce qui circonscrit et défend un espace vital tout en l’ouvrant sur le monde. Son rôle est donc essentiel, primordial.

À la lecture de votre roman, j’ai le sentiment qu’il y a deux parties bien distinctes. Une première partie (assez longue) dépeint « la descente aux enfers » de Philippe. La rencontre avec Baudelaire (seconde partie) arrive finalement tardivement. Mais à partir de ce moment, le roman prend une autre « allure ». Le style semble différent. Nous avons l’impression, nous aussi lecteurs, de renaître. Est-ce que je me trompe ?

Oui, vous avez raison. Il y a tout d’abord, comme vous le dites, « la descente aux enfers », la description la spirale qui conduit à la désocialisation, puis la remontée vers la lumière, la renaissance, grâce à la rencontre avec Baudelaire. Car, comme je vous le disais en réponse à la question précédente, Baudelaire va être le trait d’union entre cet homme qui a pratiquement perdu toute humanité et le reste humanité. Il ramène de la poésie dans le monde décharné de Philippe. Dans son sens commun, tout d’abord, en y réintroduisant de la compagnie, de la douceur, de la beauté, de la chaleur des autres humains avec lesquels il met Philippe en contact. Dans le sens étymologique, également, son sens grec d’« action de faire », puisque que, grâce à lui, Philippe retrouve la force de se battre pour s’en sortir.

Le poème de Charles BAUDELAIRE « Les bons chiens » est central dans votre roman. Pouvez-vous nous parler de cette œuvre ? Qu’évoque t-elle chez-vous ?

C’est une œuvre que j’ai découverte à l’adolescence. J’ai toujours été plus Baudelaire que Rimbaud, comme on est plus Rolling Stones que Beatles. Baudelaire est le poète des crépuscules, de la modernité, de la ville, des errants. Il est aussi le poète de la révolte. Son œuvre évoque pour moi le rêve lucide et la poésie du réel.

« Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce bonheur ! ». Cette citation de Charles BAUDELAIRE apparaît sur la quatrième de couverture et illustre à la perfection votre roman. La définition du bonheur est très subjective. Quelle est votre vision du bonheur ?

Une vision très simple : une bonne journée de surf avec mes amis suivi d’un barbecue.

Le rapport de l’homme à la nature et à l’animal est-il essentiel selon vous? Et peut-il contribuer à une « espèce de bonheur »?

La nature est la chose que nous avons trop négligée pendant des décennies, au point de perdre notre propre nature, celle qui constitue notre être profond. Pour moi, rien n’est plus humain que notre part animale, car elle nous recentre sur l’essentiel et nous relie à la nature dans son ensemble.

La couverture est magnifique. Je crois savoir que votre femme y est pour quelque chose ?

L’illustration est d’elle, en effet. Lorsque je me suis retrouvé sans éditeur fixe avec ce roman, mon premier éditeur n’en ayant pas voulu, ma femme, qui est aussi ma première et ma plus redoutable lectrice, m’a proposé de réaliser une couverture pour que le manuscrit soit d’emblée remarqué sur le bureau des éditeurs où il allait atterrir. Elle travaille dans la publicité, et sait parfaitement retranscrire l’esprit de quelque chose en une image. En plus elle a un talent fou. Mais je ne suis pas objectif à son sujet, vous imaginez bien !

Pouvez-vous préciser à nos lecteurs « pourquoi lorsque l’on achète votre livre, on fait une bonne action » ?

Je reverse en effet une partie de mes droits d’auteur au Fleuron Saint Jean, cette péniche qui accueille les SDF et leurs chiens. De même qu’on n’écrit pas, selon moi, un roman sur la spirale qui conduit à devenir SDF en restant tranquillement au chaud chez soi, je ne pouvais imaginer ne pas rendre à ceux qui m’ont inspiré cette histoire un peu de tout ce qu’ils m’ont donné.

Le Fleuron Saint-Jean
Le Fleuron Saint-Jean, une péniche parisienne transformée en centre d’accueil
et d’hébergement d’urgence pour les sans-abris et leurs chiens

Je viens d’apprendre que Catherine Allégret à acheter les droits de votre livre… C’est une bonne nouvelle… pouvez-vous nous en parler ?

Vous êtes bien renseignée ! Nous nous étions croisés en juin dernier, au Marathon des Mots de Toulouse où j’avais le privilège d’être lu par Aure Atika. Catherine Allégret lisait, elle, des extraits de Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay, à qui ce livre doit d’avoir été publié. Héloïse d’Ormesson, présente pour la manifestation, a sympathisé avec Catherine Allégret et lui a donné quelques livres de la maison, dont le mien. Elle a eu un véritable coup de foudre pour mon texte. Nous nous sommes rencontrés il y a maintenant quelques semaines pour en discuter. Sa vision cinématographique de mon roman m’a tout simplement emballé. Et nous voilà partis pour cette nouvelle aventure !

Voilà de nombreuses raisons pour que nos lecteurs se ruent sur votre livre mais voulez-vous ajouter un petit mot pour leur donner envie ?

Je leur dirai de ne pas avoir peur du thème, surtout dans la période économiquement et socialement troublée que nous traversons. Si c’est un livre dur, sans concession ni pathos, il n’est pas glauque, loin de là. C’est une fable moderne, un conte social contemporain qui montre comment, au plus profond du désespoir, il y a toujours des lueurs d’espoir, pour peu qu’on soit attentif et qu’on sache les voir.

L’animal a-t-il eu ou a-t-il une place importante dans votre vie (vous pouvez répondre non on ne vous en voudra pas !) ?

Oui, j’ai toujours vécu au milieu des chiens pendant mon enfance et mon adolescence. À tel point que, certains loisirs étaient décidés en fonction d’eux ! À l’époque, j’habitais à Bordeaux, d’où je suis originaire, et nos chiens couraient très souvent à la campagne ou au bord de l’océan. Je n’en ai pas pris avec moi à Paris, parce que je trouve criminel de ne leur laisser comme seule liberté que les moments où on les sort pour faire leurs besoins sur un coin de trottoir. Mais si un jour mon niveau de vie me permet de leur offrir ce que mes précédents chiens ont connu, je n’hésiterai pas une seconde à prendre un.

Avec quel animal de BD, de mythologie, de roman, de film… auriez-vous aimé établir un lien privilégié ? Pourquoi ?

Le chien que Baudelaire décrit dans la citation placée en exergue de mon roman.

Neil Molinaro
© Photo Neil MOLINARO

Alors non! cette fois-ci je ne vous donne pas la citation dont parle Harold mais je vous invite à vous procurer son livre pour la découvrir et vous délecter à votre tour de ce récit!

Merci à Harold pour sa gentillesse et sa grande disponibilité! Nous souhaitons une belle vie à son œuvre et espérons le voir bientôt sur Bordeaux! 😉 On vous en dira plus prochainement!

Bonne lecture à vous et n’hésitez pas à venir déposer vos commentaires!

Pour en savoir plus :

Harold Cobert, « Un hiver avec Baudelaire », Editions Héloïse d’Ormesson, 266 p., 19 euros

Un hiver avec Baudelaire

Harold COBERT

La péniche Le Fleuron Saint-Jean

Le Speen de Paris de Charles BAUDELAIRE

Sandie

7 Responses to “Et si vous passiez un hiver avec Baudelaire?”

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    Bille Marie-Christine
    novembre 30th, 2009 at 11:27

    Monsieur Cobert,
    votre livre »Un hiver avec Baudelaire » m’a beaucoup émue.Mon compagnon et moi aidons parfois quelques sdf à Namur et ils sont de plus en plus nombreux.Votre livre a connu un grand succès ici à Namur.Il a été lu par les élèves de mon compagnon qui est professeur de français.
    Grand merci pour ce livre très poignant et très vrai.
    Marie-Christine

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    Harold Cobert
    novembre 30th, 2009 at 13:50

    Chère Madame Bille,
    Merci, merci infiniment pour ce que vous m’écrivez.
    Bien à vous,
    Harold Cobert

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    Agnès Piganiol
    janvier 3rd, 2010 at 10:28

    Monsieur Cobert,
    Je viens de terminer votre livre, découvert au Salon du Livre de Boulogne, et je l’ai lu d’une traîte. J’en suis encore tout émue. C’est un livre vraiment magnifique que tout le monde devrait lire. Grâce à vous, je porterai désormais un autre regard sur ces SDF qu’on croise tous les jours dans la rue ou le métro. J’avais vu, moi aussi, le documentaire sur l’histoire de Pascal et ça m’avait, comme vous, beaucoup marquée. Votre livre donne encore davantage de relief à cette histoire qu’il nous permet de vivre de l’intérieur. Bravo à vous, et à votre femme pour la couverture, qui est, effectivement, très belle. Bien cordialement,
    Agnès Piganiol

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    Rachel
    février 4th, 2010 at 0:34

    Bonsoir,

    Je viens moi aussi de passer, non pas un hiver, mais une soirée avec Beaudelaire, Philippe et tous les autres…
    Ce livre est splendide!! Que d’émotions… .
    Il suscite tout autant consternement, tristesse, joie, qu’attendrissement, admiration et révolte.
    J’espère qu’à bord du Fleuron, les passagers disposent d’un coin lecture dans lequel ce livre est disponible. Puissent-ils s’évader à travers la poésie qui imprègne cet ouvrage, et puiser dans celui-ci l’espoir et la force de refaire surface dans « la vie d’avant ».
    Bien cordialement,
    Rachel.

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    Sandie
    février 5th, 2010 at 14:59

    Merci Rachel pour ce commentaire, Harold sera certainement touché par vos mots. Je suis ravie de vous l’avoir fait découvrir!
    A bientôt!

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    Harold Cobert
    mars 17th, 2010 at 10:38

    Merci, merci Rachel, merci Agnès, merci encore Marie-Christine, et, bien sûr, merci Sandie !
    Harold

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    Stefano
    février 12th, 2012 at 12:17

    Mi spiace di scrivere il italiano ma la mia conoscenza del francese non arriva a tanto. Non hanno bisogno, invece, di traduzione le emozioni provate nel leggere la storia di philippe e baudelaire, una vera discesa all’inferno dalla quale, forse, io non sarei riuscito a risalire. Anche con il mio baudelaire, che in realtà si chiamava Argo che mi ha lasciato, circa tre anni fa.
    Leggere quelle pagine è stato come averlo ancora a fianco e mi sono lasciato trasportare nei vicoli, nelle piazze, nei personaggi in un città che amo molto e che tra qualche mese rivedrò anche se solo per pochi giorni. La prima tappa sarà sul pont des art e sono sicurò che vedrò baudelaire venirmi incontro ed accompagnarmi.

    Grazie di cuore.
    Stefano

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