Aujourd’hui, le 150 ième article… déjà! Merci d’être si nombreux à nous lire!

Grâce à la petite brochure illustrée de la Fondation Sommer, nous avons pu avoir un aperçu de qui s’est dit et fait lors du colloque du 18 juin dernier intitulé « Un cheval pour vivre ». Je vous recommande d’ailleurs de la consulter rapidement !

Pour ma part, certainement en raison de mon profil professionnel et de ma pratique, j’ai souhaité vous parler, en reprenant les écrits de cette brochure, des activités de soins à médiation équine mises en place en secteur psychiatrique ou médico-social auprès d’enfants.

En attendant le prochain colloque intitulé  » Le cheval comme partenaire de soins » à Bouvron le 3 décembre 2010 (à ne pas manquer), voici donc une petite synthèse de ce qu’il s’est dit en matière d’équithérapie au colloque du 18 juin.

Bonne lecture!

La médiation équine dans le paysage varié des AAA !

Il a été noté que les équidés et notamment le cheval occupe une place importante dans le paysage varié et large des Activités Associant l’Animal. En cinq ans d’appels à projet à la Fondation Sommer, Boris ALBRECHT, directeur, souligne que « les initiatives utilisant les équidés sont en nette augmentation ». En 2010, sur 96 dossiers, 58 % concernait les équidés : les loisirs équestres représentent 37 %, l’insertion 30% et l’équithérapie 33%.

Penchons-nous donc plus précisément sur l’équithérapie, terme le plus utilisé pour les activités associant le cheval ayant une vocation thérapeutique. Lors de ce colloque, Isabelle CLAUDE, présidente de l’association Handi’Cheval, la définit ainsi : « Du latin equus, cheval et du grec therapeia, soin. La traduction « prendre soin du cheval » a donné « prendre soin de la personne avec le cheval ». Or, dans notre société, donner des soins demeure l’apanage des médecins, psychologues, infirmiers, aides-soignants, ou professionnels paramédicaux. Rappelons qu’eux seuls sont habilités à prendre en charge les patients selon leur champ de compétences. Le terme recouvre la Thérapie Assistée avec l’Animal ou la Thérapie Avec le Cheval (TAC), terminologie utilisé par la FENTAC ».

Quel état des lieux peut-on faire de l’équithérapie au sein des établissements de soins infanto-juvéniles ?

La médiation équine dans les établissements de soins infanto-juvéniles !

Jessie ANSORGE-JEUNIER, psychologue clinicienne et doctorante en psychologie à l’université de Toulouse – le Mirail (Laboratoire CERPP), rédige actuellement une thèse de doctorat intitulée : « La médiation équine et le handicap psychique, d’un état des lieux à une étude d’évaluation clinique ». Cette professionnelle a réalisé une enquête auprès de 600 établissements de soins infanto-juvéniles. Etablissements qui ont « joué le jeu » puisque 26,3% y ont répondu : 84% sont des hôpitaux de jour et des centres hospitaliers spécialisés possédant une longue expérience dans ce type de médiation. En effet, 89% des établissements répondants pratique depuis au moins 10 ans et certains 20 ans.

Les enfants bénéficiaires ont, pour 90 % des établissements ayant répondu, moins de 11 ans et souffrent de Troubles Envahissants du Développement (TED) pour 67 %, de psychoses pour 38 %, de troubles du comportement pour 29 %, et de troubles de l’attachement pour 20 %.

Les séances de thérapies se déroulent au sein d’un centre équestre pour 90 % des répondants et sont encadrées par un moniteur d’équitation dans 82 % des projets. Ces derniers comme le rappelle très justement dans son intervention Fanny BOUGAUT, chargée de mission nationale pour les activités handicap à la FFE, « ne sont pas des thérapeutes. Mais ils ont vocation à devenir les partenaires de thérapeutes dont le cheval n’est pas forcément la spécialité ». Et la collaboration d’un enseignant équestre semble plus que nécessaire puisque 41,5% seulement des établissements déclarent qu’au moins une des personnes accompagnant les enfants a bénéficié d’une formation sur l’équithérapie. Le thérapeute s’il n’est pas expert du cheval doit en effet travailler en étroite collaboration avec un professionnel de l’équitation qui assurera la sécurité et le bon déroulement des séances. Ces deux compétences sont garantes d’une bonne thérapie.

Une enquête qui rassure puisque comme le conclut Jessie ANSORGE-JEUNIER : « La médiation équine semble donc s’inscrire dans une démarche de soin éprouvée sur le terrain depuis de nombreuses années, dépassant ainsi le simple effet de mode ».

© Photo Résilienfance

Evaluation des effets de l’équithérapie auprès d’enfants souffrant de Troubles Envahissants du Développement (TED)

Souvenez-vous, l’enquête précédente nous précise que, pour 67 % des établissements répondants, les enfants bénéficiaires de séances d’équithérapie souffrent de Troubles Envahissants du Développement (TED).

Laurence HAMEURY, pédopsychiatre au centre universitaire de pédopsychiatrie, CHRU de Tours a évalué les effets de l’équithérapie auprès de 6 ans âgés de 5 ans à 7 ans et présentant un TED. Cette médiation thérapeutique est utilisée en complément des soins réalisés au centre de pédopsychiatrie du CHRU. Chaque enfant a un projet personnalisé : soins à l’hôpital de jour, scolarité à temps partiel et séances d’équithérapie d’une heure tous les 15 jours.

Selon Laurence HAMEURY, « Les résultats montrent que l’équithérapie constitue une rééducation efficace de la communication et de la socialisation, ainsi que de la régulation cognitivo-émotionnelle. Elle permet des échanges appropriés, des acquisitions cognitives, sensorielles et motrices. L’enfant est stable, apaisé par les mouvements du poney, il sollicite l’équithérapeute dans une interaction adaptée et prend conscience de l’effet de ses actions sur le poney, excellent co-thérapeute favorisant aussi l’attachement ».

Preuve en est donc que le cheval remplit aujourd’hui à merveille son nouveau rôle : celui de médiateur et plus précisément ici de médiateur thérapeutique. Un élément qui laisse entrevoir une infinité de possibilités… Mais n’oublions pas cependant que le thérapeute occupe une place importante dans cette rencontre entre l’enfant et l’animal ; il est bienveillant, contenant, « pare-excitateur », il permet la mise en mots et l’accès au symbolique dans cette relation à trois !

© Photo Résilienfance

Pour en savoir plus sur l’équithérapie et la thérapie avec le cheval :

Tout d’abord, n’oubliez pas le prochain colloque intitulé  » Le cheval comme partenaire de soins » à Bouvron le 3 décembre 2010

Les formations:

La formation FENTAC : Fédération Nationale de Thérapie avec le Cheval

La formation Handi-Cheval

La Formation SFE : Société Française d’Equithérapie

Deux ouvrages:

CLAUDE. I 2007, Le cheval, miroir des émotions, DFR Editions (en librairie)

DE LUBERSAC. R 2000, Thérapies avec le cheval, Vincennes FENTAC (à commander à la FENTAC)

Sandie

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