Sandie Bélair avril - 28 - 2016
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07 C RIBEROLLES

 
Il s’agit de la troisième intervention de la table ronde: « Parents Acteurs ».
 


Qui suis-je?

Equithérapeute formée par Handicheval Picardie depuis1992. J’ai tout d’abord suivi une formation et obtenu un diplôme d’infirmière en 1990 dans le but d’avoir des connaissances en soins et en relation d’aide.
Je suis cavalière depuis l’âge de10 ans et très vite , je me suis intéressée aux bienfaits des chevaux auprès de personnes en difficultés.
Aujourd’hui , je suis installée sur ma propriété en Nord Gironde et je pratique la médiation animale avec mes chevaux depuis bientôt 3ans.Les chevaux vivent principalement au pré et ils sont rentrés en main lors des séances pour se rendre aux écuries où il y a les boxes utilisés pour les nuits d’hiver. Les installations proposent un espace de pansage pour chaque cheval, une sellerie , un manège couvert utilisé en cas de forte pluie et une grande carrière extérieure que j’utilise la plupart du temps. Ce sont des chevaux que j’ai moi même monté en compétition pendant de nombreuses années et , avec qui j’ai tissé une belle relation de confiance .
Au centre, je reçois environ 40 personnes par semaine .Certains viennent en groupe accompagnés
par les éducateurs de leur lieu de vie ou individuellement et, plus particulièrement , 5 enfants sont
accompagnés par leur famille d’accueil.

Mon interrogation et le thème abordé :Qu’est ce qu’être accueillant familial ?

– Chiffres, suivis administratifs, suivis de soins, diplôme et statut de salarié tel est le contexte légal.Comment les inscrire dans la réalité de la parentalité ?

– Pour D Houzel , les 3 axes de la parentalité sont :
– l’exercice de la parentalité(droit)
– l’expérience de la parentalité( sensations, sentiments)
– la pratique de la parentalité(soins au quotidien, suivis scolaires)

Il dit aussi :
« Il est clair que lorsqu’on est professionnel, on n’est pas parent.On s’occupe d’un enfant, d’un adolescent, en tant qu’enseignant, travailleur social, assistante maternelle…ce n’est pas notre enfant.Il faut le reconnaître, il faut que cela soit dit, il faut que cela soit pensé .Mais néanmoins, on ne peut s’occuper d’un enfant et même d’un adolescent ou d’une adolescente sans être sollicité dans ses fonctions parentales, dans sa parentalité, dans ses identifications
parentales »

– J Bowlby dit dans sa théorie sur l’attachement :
« L’attachement est un instinct conduisant tout au long de la vie à avoir besoin d’être écouté, entendu, compris et soutenu par une ou plusieurs personnes considérées comme proches ». Tel est le paradoxe de la mission de ces « parents d’accueil » qui doivent être un lieu protecteur, sécurisant chaleureux garanti par un contrat d’accueil.
 

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J’accompagne une de ces familles dans ce lien spécifique qu’elle a mis en place avec un enfant de 5 ans , j’ai pu relever des observations dans le suivi d’A. et j’ai élaboré un projet avec mes chevaux pour soutenir leurs besoins d’aide respectifs.Cet enfant me fut adressé par une pédopsychiatre pour des troubles de l’attention , une hyperexcitabilité et un grand besoin de contenance.
Il est arrivé dans sa famille d’accueil à l’âge de 10 mois, retiré de ses parents biologiques vivant dans la rue , en souffrance « addict » à la drogue et l’alcool.
A la maison, A. dort assez mal, provoque le cadre, les enfants de la famille, casse et se met en danger.
Un traitement est en place mais des hospitalisations sont faites régulièrement pour l’adapter sans stabilité acquise.
Mme Q. sa « mère d’accueil »est toujours très inquiète en difficulté par rapport au comportement de l’enfant.L’accompagnement a lieu avec Désirée, une ancienne poulinière très porteuse et calme.
Nous travaillons avec la famille pour permettre à A. de s’accorder un temps détaché du contexte familial. Ainsi , la parole de Mme Q. a sa place à chacune des séances de l’enfant et le relais est pris .
A. a trouvé sa place au centre, s’est saisi du temps de soin au cheval pour accepter le cadre, du temps à pied et à cheval pour créer du lien et se sentir contenu.
Il peut parfois être très envahi par des angoisses ou une forte agitation ; dans ce cas, des temps de relaxation à cru sur le dos de la jument lui sont proposés.
La fin des séances est toujours marquée par le retour au calme vers les écuries, une récompense et le rangement du matériel utilisé.
Ainsi , il a des repères, des règles et une écoute à respecter pour lui et pour l’animal.Cet exemple me permet de vous sensibiliser au fait que l’équithérapie est un outil efficace pour aider les enfants en famille d’accueil dans leur besoin exacerbé de reconstruire des liens.

Pour illustrer mon approche et revenir sur la place du cheval , je me suis intéressée à Monique Miserez formée à l’école Epona en Arizona issue de plusieurs courants de thérapie assistée par les chevaux ( psychocorporelles, art thérapie et de la connaissance et l’observation des chevaux)
Elle dit, je cite :
« Les chevaux de par leur faculté à ressentir ce que nous cachons sont très efficaces pour nous aider à atteindre une nouvelle manière de connaître, d’apprendre à travers le ressenti, l’intuition, la relation, et la sagesse du corps en accord avec la concentration, la volonté et la capacité à résoudre des problèmes ».
Elle dit aussi :
« Les émotions que l’on cache sont souvent révélatrices.Elles révèlent un besoin non satisfait, celui de notre être profond.Que ce soit un besoin de sécurité, de croissance, de liberté, d’épanouissement, de création, d’identité.Peu importe. Ce sont des signaux que notre corps nous envoie pour nous alerter que quelque chose ne va pas. »

En conclusion :

Accompagner les familles d’accueil et les enfants lors de séances d’équithérapie prend donc sens ici dans le cadre de la parentalité et j’aborde aussi d’autres points importants pour aider à la construction personnelle tels que la confiance en soi, la concentration, la psychomotricité, la sensorialité.

Christine Riberolles

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