Laurence Bruder-Sergent novembre - 15 - 2012
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Dans certaines circonstances avec nos chiens, nous ne prenons pas la mesure de leurs désirs et réticences.

Panache aime tout le monde, les chiens, les humains adultes, les enfants. Leurs présences lui sont tout à fait supportables et agréables, tant qu’on ne la serre pas de trop près. Si on lui donne une caresse qu’elle n’a pas sollicitée, si on lui pose une main sur la tête sans préalable, elle peut gronder et s’écarter, marquant ainsi son désir de ne pas être cajolée de cette façon.

Tixius est plutôt sociable avec ses congénères, lorsqu’il est libre. Mais quand il est attaché, il se sent maintenu (c’est un fait !), bloqué, dans l’incapacité de reculer s’il veut mettre un peu d’espace entre lui et son vis-à-vis. Ainsi, il évite de passer trop près d’un chien qui est lui aussi en laisse, sur un trottoir étroit par exemple. Mais si son maître l’oblige à passer quand même, il aboie pour prévenir qu’il ne veut pas de contact rapproché.

Gucci n’apprécie pas que l’on s’avance lorsqu’il se repose dans son panier. Il montrera les dents dès que l’on est à moins d’un mètre de lui.

Racaille aime particulièrement jouer avec les bouts de bois, mais … seule. Gare à celui qui s’impose à ses côtés, elle ne veut pas être dérangée dans cette activité qu’elle affectionne tant en solitaire.

Oscar ne goûte pas trop les joies du brossage, et dès qu’une autre personne que sa maîtresse s’approche de lui avec un peigne en mains, il fuit s’il le peut, ou se fige et attend que le « mauvais » moment passe (si possible le plus vite possible !).

© Photo Résilienfance

 

Ce sont des DINOS

Un nouveau terme est apparu dans le vocabulaire des professionnels du monde canin, c’est le mot « DINOS » pour Dogs In Need Of Space. Il désigne un profil particulier de chien, qui ont besoin d’espace pour se sentir à l’aise, et n’apprécient pas du tout qu’on leur impose nos contacts, notre proximité ou celle d’un chien inconnu. Ces animaux-là considèrent nos comportements envers eux un peu comme… des intrusions.

Finalement, quand on y pense, on peut comprendre leurs réactions. Vous êtes-vous déjà demandé si vous aimeriez être un chien que l’on cajole à tout bout de champ quand on le croise en promenade, que l’on dérange en plein repas ou au milieu d’une sieste ? Ne seriez-vous pas, vous aussi, agacé qu’un complet inconnu s’impose à vous ? Ne le manifesteriez-vous pas vigoureusement ?

Malheureusement pour nos compagnons canins, ce souhait d’être un peu plus respecté n’est que rarement compris par les humains, qui envahissent effrontément leurs zones personnelles, et les réprimandent sévèrement s’ils ont le malheur de le signifier.

On peut être DINOS à tous les âges

Il n’y a pas que les vieux chiens où ceux qui sont en mauvaise santé qui préfèrent que l’on garde nos distances avec eux. Certains sujets, même jeunes, le désapprouvent aussi.

Respectons-les, protégeons nos compagnons si nous savons que c’est leur tempérament, en demandant aux inconnus (pour eux) de passer leurs chemins. Nous éviterons ainsi d’alimenter leurs peurs et leurs comportements défensifs.

Laurence Bruder-Sergent

Les autres billets de Laurence sur le blog:

Éduquer les enfants à la réalité canine

Dialogue avec mon chien

One Response to “Les chiens qui ont besoin d’air!”

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    Françoise Héroult
    décembre 26th, 2012 at 11:17

    Je te remercie, Laurence, pour ces lignes qui avec tact, évoquent un sujet auquel je suis très sensible dans ma pratique de la médiation du cheval en loisir et en thérapie.

    Ton article soulève une question importante : nous mettons nous souvent à la place des animaux? En toute bonne conscience, ne serions nous pas souvent intrusifs avec eux? Ne devrions-nous pas être reconnaissants à ceux (tels les chiens DINOS) qui attirent notre attention sur notre comportement à leur endroit?

    En tant que thérapeute avec le cheval, je vais vous parler de l’animal que je connais le mieux…
    Pour faire connaissance, pour entrer en contact, les chevaux se sentent mutuellement les naseaux. C’est très important pour eux. Si vous caressez un cheval sans lui avoir laissé la possibilité de vous sentir, vous lui imposez cette caresse. Si vous entrez en terrain conquis dans le boxe d’un cheval sans penser que vous le surprenez et le dérangez peut-être, vous lui imposez brutalement votre présence dans « son espace ».
    En général, le cheval se laisse faire et ne manifeste pas clairement de mécontentement. Il a l’habitude… et attend patiemment que cela cesse.
    Par contre, si vous abordez un cheval en respectant son espace et sa nature, il s’ouvre et les inter-actions avec lui sont particulièrement riches et agréables. Il vous offre des moments de complicité vraiment magiques…

    Il me semble important de faire passer le message du respect de l’animal aux enfants et d’accompagner leurs relations. Personnellement, je propose aux enfants la rencontre à pied avec le poney en loisir et organise des ateliers et des journées partagées avec les poneys… Attiré par le poney, l’enfant souhaite l’approcher, une bonne occasion pour lui apprendre à le connaître et à le respecter. Un moment de plaisir très éducatif…

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