Laurence Bruder-Sergent mai - 3 - 2015
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Pour ce premier dimanche de mai, j’ai choisi de partager cet article de Laurence Bruder-Sergent… Pourquoi? Tout d’abord, parce que je parle à mon chien… mais aussi et surtout parce que Laurence évoque dans ce billet « l’animal d’accordage » que nous mentionnons dans notre définition de la MA. Nous vous expliciterons d’ailleurs cette dernière lors de notre colloque en juin prochain… N’oubliez pas de réserver votre place… Bonne lecture. Sandie


Les jugements et remarques négatives sont facilement déversés sur les personnes qui osent avouer qu’elles conversent quotidiennement avec leur compagnon canin.

Les propriétaires qui discourent avec leurs animaux ne sont pourtant pas rares. Il s’agit d’ailleurs davantage de monologue que de conversation puisque bien évidemment, le meilleur ami de l’homme ne répond pas avec des mots.
Pour autant, on ne peut pas dire que le chien ne réagit pas du tout : c’est souvent le contraire. Par ses postures et regards, voire des petits gémissements, il fournit une réponse comportementale qui atteste de son attention. Quand il est calme, placide, voire assoupi, il inciterait presque à continuer son propos.

 

Dubaï

© Photo Résilienfance

Bénéfices pour l’orateur

L’écoute inconditionnelle, attentive et sans jugement du chien génère le plaisir et le bien-être de l’émetteur du message. Après tout, de nombreuses personnes aiment se confier, que ce soit à un ami, un thérapeute ou un homme d’église, pourquoi ne pourraient-elles pas le faire auprès de leur fidèle compagnon à quatre pattes, qui est si proche d’elles ? Le chien pourrait être le psy idéal, du fait de sa proximité et sa disponibilité permanentes.
Au-delà des éventuels longs discours, reconnaissons que la plupart du temps, les échanges concernent les banalités de la vie courante, les questions aussi basiques que l’envie de sortir ou de recevoir une friandise.

Une question de niveau sonore

Bien entendu ce ne sont pas les remontrances, ordres et autres vociférations que l’animal accepte paisiblement d’entendre. Dans ces cas, il chercherait plutôt à se soustraire en quittant les lieux ou se cachant.
Si l’on voulait vraiment chercher des points négatifs et être légèrement de mauvaise foi, on pourrait imaginer qu’assommer de paroles d’incessantes un chien pourrait le rendre lui-même bruyant. Mais comme nous parlons de paroles calmes servant à raconter les petits événements du quotidien sur un ton normal, ce risque est quasiment inexistant.

Conséquences pour le chien ?

La question des éventuelles répercussions négatives pour le chien à « subir » des débits vocaux incessants n’est pas vraiment appropriée. A partir du moment où il y a du plaisir pour l’un et aucune nuisance pour l’autre, l’animal ne sera pas perturbé s’il a un profil comportemental et émotionnel stables. Au contraire, la relation homme/chien se trouve plutôt renforcée par des échanges complices et le chien ne se plaindra jamais d’inondations verbales insupportables. Tout juste se laissera t-il aller à de bruyants ronflements.

Gâteux ?

Arrêtons donc de culpabiliser les auteurs de longues allocutions ou de petites phrases insignifiantes, puisqu’ils ne font de mal à personne et, souvent même, ils occupent le chien entre deux promenades !

Laurence Bruder Sergent

One Response to “Parler à son chien, ce n’est pas grave!”

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    Joëlle GRISPIN-KAMIDIAN
    juin 15th, 2015 at 7:55

    Bonjour, pour mettre de l’eau à votre moulin, un petit témoignage :
    j’ai une chienne golden retriever croisée labrador, chienne « de famille », qui a maintenant 8 ans, et qui depuis longtemps, à chaque fois que, au sein de ma famille, j’élève la voix dans une discussion, c’est-à-dire que mes émotions s’emportent un peu, ma chienne arrive et s’évertue à me « calmer », en me distrayant, en me « souriant » (et oui, j’ai découvert que c’était bien un sourire, validé par la vétérinaire, cf mimétisme homme/animal…), ou en se collant à moi avec l’air très paisible, et elle fait cela uniquement avec moi ! et à chaque fois, bien sûr, elle nous fait rire et détend toujours l’atmosphère, surtout que je suis moi-même psychologue de métier ! De la même façon, si nous avons, avec mon mari, ou mes enfants, des manifestations affectives (embrassades, calins, etc.)elle vient systématiquement au milieu de nous ! C’est très drôle, mais aussi assez étonnant, car c’est notre premier chien !

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