Sandie Bélair janvier - 10 - 2009
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Pour cette fin de semaine glaciale, j’ai souhaité vous parler d’un de mes coups de coeur cinématographique…

Il y a quelques années, alors que je faisais mes premiers pas en médiation animale, j’ai découvert un chef d’oeuvre du cinéma italien… Un film boulversant, profondément humain et réaliste… J’ai eu la chance de le voir dans une petite salle parisienne et j’en garde un souvenir très ému…

Il s’agit du film « UMBERTO D  » du grand réalisateur italien Vittorio DE SICA. ll date de 1952.

Au mois de décembre, j’ai beaucoup pensé à cette oeuvre et à l’histoire d’Umberto… probablement en raison de l’actualité dans notre pays, des problèmes sociaux, économiques et d’une pauvreté et précarité qui ne cessent de croître!! Certainement aussi parce que je connaîs l’importance de la présence animale auprès de personnes démunies qui souffrent de solitude, d’isolement et d’exclusion. Mais aussi et surtout parce que ce film porte un espoir dans un monde tellement difficile!

J’ai eu envie de revoir ce film et je me suis donc fait un petit plaisir en m’offrant le DVD. Et quel bonheur de revoir ce chef d’oeuvre! Toujours avec la même émotion! Je suis même aujourd’hui persuadée que ce film et cette histoire ont été déterminants dans mon parcours professionnel… comme il y a des rencontres déterminantes, je suis persuadée qu’il y a aussi des oeuvres, des histoires qui guident nos choix!

Et cette semaine, par hasard, j’apprends qu’un remake français du film intitulé « Un homme et son chien » a été realisé par Francis HUSTER avec dans le rôle principal Jean-Paul BELMONDO. Je me devais donc de vous en parler…

Certes, je ne connais pas la qualité de ce remake, je le découvrirai comme tout le monde le 14 janvier prochain, date de sa sortie, mais je ne peux en attendant que vous conseillez de vous procurer la version de Vittorio DE SICA (puisqu’elle existe en DVD).

Bon, je parle, je parle mais j’oublie de vous narrer l’histoire!! La voici donc…

SYNOPSIS

Umberto est un fonctionnaire retraité qui ne parvient plus à subvenir à ses besoins. Le film suit sa vie au quotidien, au gré de ses rencontres. Vivant dans une pension minable, il a pour seul compagnon son chien Flike. Il occupe ses journées à trouver de quoi manger pour leur dîner. Sa propriétaire le menace d’expulsion et loue sa chambre à deux étrangers pour un après-midi. Il se lie d’amitié avec la jeune femme de chambre enceinte. Petit à petit, il vend le peu qu’il possède mais l’argent obtenu ne suffit pas. Il continue son combat contre la misère qui le guette…

Avec Umberto D., Vittorio De Sica signe l’un des fleurons du néo-réalisme. Il s’agit du troisième mouvement d’une trilogie comptant les célèbres Sciuscià (1946) et Le Voleur de bicyclette (1948). Umberto D. est avant tout un drame intimiste et populaire.

CRITIQUE de Stéphane DU MESNILDOT

extrait de http://www.arkepix.com/kinok/DVD/DE%20SICA_Vittorio/dvd_umbertoD.html

Umberto est un enseignant retraité pauvre tentant de survivre dans l’après-guerre. La dureté sociale s’exerce bien entendu sur ses éléments les plus faibles, ceux ne possédant aucun pouvoir de rentabilité, trop âgés et usés pour se battre ou trop innocents comme la jeune Maria, la seule amie d’Umberto. Umberto, pour économiser quelques sous sur sa pension se fait hospitaliser en simulant une maladie. À l’hôpital il découvre d’autres simulateurs, symptômes d’une société où la pauvreté s’étend comme une maladie.

Sans doute est-ce chez De Sica que l’on ressent le plus l’influence de Chaplin. On peut à ce égard se souvenir des images jumelles du Kid et du Voleur de Bicyclette : un homme et un enfant pauvres assis au bord d’un trottoir. Avec Umberto D., c’est Une vie de chien de Chaplin qui vient souvent à l’esprit en raison de l’affection d’Umberto pour son chien Flike. De Sica établit un rapport entre le sort réservé aux pauvres et celui des chiens errants exterminés par la fourrière. Dans ces scènes où Umberto découvre le local où les chiens sont gazés c’est le souvenir des camps de la mort qui revient de façon glaciale. La destruction industrielle de la vie est toujours à l’œuvre, même si elle a pris d’autres formes. Que voyons nous dans Umberto D. sinon l’anéantissement économique d’un être humain ? Les ouvriers, sur les ordres de la logeuse qui veut expulser Umberto, commencent à détruire son appartement, le contraignant à dormir au milieu des gravats, dans le froid. Peu à peu le monde devient littéralement inhabitable pour le vieil homme.

Si le personnage d’Umberto, pauvre enseignant retraité, est parfaitement typé, il demeure aussi et avant tout une figure métaphorique, comme l’indiquerait l’initiale qui le désigne. La société italienne qui révèle ici sa cruauté, ce pourrait être la France contemporaine, et Umberto D. quiconque mis en position de survie. Sans doute, la force du cinéma néoréalisme est d’avoir placé le peuple et la question sociale au cœur du cinéma. Qu’un tel cinéma soit encore, et plus que jamais, nécessaire est une évidence.

J’espère que ces quelques mots vous donneront envie de découvrir ce magnifique film de Vittorio DE SICA…

Une petite soirée ciné-club s’impose en attendant le remake « Un homme et son chien » de Francis HUSTER… et avouez que ce temps froid s’y prête 😉

Pour en savoir plus:

Sur le film « Un homme et son chien », remake de « Umberto D. »

Sur Vittorio DE SICA

Sandie

One Response to “Umberto D ou Un homme et son chien”

    avatar
    marquise
    janvier 13th, 2009 at 15:05

    Autre idée de film pour l’enrichissement de chacun: Le cheval venu de la mer.

    Un film irlandais de Mike Newell (Into the West, 1992, VF), scénario de Jim Sheridan, d’après le roman de Michael Pearce
    Resumé:
    Papa Reilly est un traveller, un nomade irlandais qui a choisi de se sédentariser dans la banlieue de Dublin depuis la mort de sa femme. Alcoolique, il vit misérablement avec ses deux fils, Ossie et Tito. Un jour, Ward, son beau-père resté nomade, passe voir sa famille. « Grand-père », comme on l’appelle, a un drôle de compagnon : un cheval blanc nommé Tir na nOg qui est selon lui plus qu’un animal…
    Les enfants et le cheval deviennent amis. C’est décidé, Tir na nOg habitera à la maison ! À cause d’un policier véreux, ce dernier est enlevé au profit d’un propriétaire de haras. Les enfants le libèrent et s’enfuient. Fou d’inquiétude, Papa Reilly s’adresse à ses amis travellers afin de retrouver ses fils. Dans cette recherche, il est aidé de Kathleen et du frère de celle-ci.
    Mais la police est aussi sur les traces d’Ossie, Tito et Tir na nOg…

    Attention aux âmes sensible comme moi… il faut préparer les mouchoirs car la fin est poignante.

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