Sandie Bélair septembre - 22 - 2009
avatar

Dans la vie, il y a des rencontres importantes et celle avec Sandrine en fait partie !! J’apprécie beaucoup Sandrine: elle est dynamique, spontanée, pleine de ressources et de conseils. Et pour couronner le tout, elle porte un projet de médiation animale très ambitieux. Bref, je me devais de vous la faire connaître!!!

Aujourd’hui, j’ai donc décidé de vous présenter au travers de cette interview, Sandrine Lafosse et sa belle initiative au sein du Conseil Général du Val d’Oise (95). Je salue également l’intérêt et la démarche de cette collectivité territoriale en matière de médiation animale… un exemple à suivre ! Je remercie les différents responsables de l’Aide Sociale à l’Enfance, et plus particuliérement Madame BELLE VAN THONG, pour avoir permis cet écrit et la communication sur un tel projet!

La question rituelle de départ… peux-tu te présenter stp Sandrine ?

Je suis psychologue clinicienne de formation, je travaille au sein de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) depuis 7 ans dans le même service situé à Cergy Pontoise, sur le territoire de l’hautil/st Ouen l’aumône dans le département du Val Oise (95).CG 95

Sandrine Lafosse

Quelle est ta fonction au sein de l’ASE ?

Les champs d’intervention se situent dans le cadre de la protection de l’enfance. L’essentiel de ma fonction au sein de ce service est d’accompagner, suite à un cadre administratif ou judiciaire, les familles rencontrant des difficultés d’ordre psycho-sociales. Cet étayage se pratique sous forme d’entretiens réguliers auprès des parents et / ou des enfants avec ou sans la présence d’un éducateur référent de la situation. L’objectif au cours de cet accompagnement est d’orienter les personnes vers un travail d’introspection à l’extérieur du service ASE.

Je m’inscris dans un travail en équipe pluridisciplinaire qui permet une complémentarité des approches face à des situations individuelles et familiales complexes.

J’interviens auprès des usagers, à leur demande, et /ou suite à une réflexion d’équipe, à la demande du responsable d’équipe ASE, d’un référent socio-éducatif, d’une assistante familiale, d’un partenaire extérieur ou à ma demande.

En collectif, je prends part à l’évaluation de la problématique familiale et à l’élaboration d’un projet de travail. Je suis présente aux réunions d’équipe ASE, aux réunions inter-partenariales autour des situations ainsi qu’aux réunions de concertation en circonscription avec le service social départemental. Il existe également un travail de coordination avec les partenaires spécialisés (hôpitaux, CMP, CMPP, psychologues scolaire, MECS). Avec le service d’accueil familial (service spécialisé pour les assistantes familiales du département) , je participe à la commission d’embauche des assistantes familiales du département et hors département. Avec la collaboration d’une collègue éducatrice, nous animons un groupe de paroles assistantes familiales depuis 6 ans.

Dans le cadre institutionnel, j’accompagne l’équipe autour de la construction du projet du jeune et fais partie du groupe ressource consultation des dossiers ASE. Enfin j’ai également une mission d’intervention à la commission d’agrément pour les familles candidates à l’adoption.

La liste des missions n’est pas exhaustive et est susceptible d’évolution et d’adaptation, en fonction des orientations institutionnelles, des besoins des usagers et des priorités d’équipes.

Comment as-tu eu connaissance de l’utilisation de l’animal à des fins éducatives et thérapeutiques ?

C’est l’observation sur le terrain qui, de façon toute à fait aléatoire, m’a fait prendre conscience du bien être que pouvait apporter la présence de l’animal auprès de la personne humaine. J’ai débuté ma carrière au sein d’une maison retraite dotée de chiens, chats, oiseaux. La chienne et les chats vaquaient librement au sein de cette maison pour personnes âgées. Leurs problématiques étaient diverses, certaines souffraient de la maladie d’Alzheimer, d’autres de démences séniles ou de dépressions majeures liées à la personne vieillissante à la solitude.

Souvent ces personnes adoptent une attitude de repli sur soi, envie de rien ou de peu de choses. Pour certaines le contact naturel avec l’animal permettait d’activer ou de réactiver des souvenirs, de la motricité voir même des désirs. Ces mises en contacts étaient tout à fait aléatoires, aucun cadre thérapeutique n’était posé, en revanche tous les soignants témoignaient de l’effet sur certains résidents.

C’est donc par l’observation naturelle dans le cadre d’un travail au quotidien que j’ai pu noter le bienfait de la relation personne-animal.

Tu es à l’initiative d’un groupe de pilotage et de réflexion autour de l’utilisation du cheval. Pourquoi ce type de médiation te semble pertinente dans le cadre de ton travail et du service de l’ASE ?

Dans le cadre de l’ASE, nous rencontrons fréquemment une population jeune « à la limite des institutions », c’est à dire des jeunes pour lesquels nous tentons plusieurs modes de prises en charge (sanitaire, sociale, médico-sociale, judiciaire). Le plus souvent, ils ont mis à l’épreuve, voire en échec, des équipes professionnelles successives dont le cadre de travail ne convenait pas à leur problématique situationnelle.

Outre une sémiologie lourde et variée pour chacune de ces situations, il est repéré une rupture dans la communication avec la plupart de ces jeunes. Ces personnalités carencées, maltraitées, malmenées ont souvent perdu confiance en elle d’une part mais également trop souvent perdu confiance en la parole de l’adulte.

Aussi, le cheval peut être un prétexte nous permettant de travailler sur la communication et le relationnel. A l’intersection des prises en charge pluri-institutionnelles, le médiateur cheval va venir prendre en compte le jeune dans son ensemble psychosomatique.

Selon moi, cet accompagnement atypique dans le cadre de l’ASE doit être humble car il s’agit de rencontrer le jeune là où il en est dans ses difficultés, ses capacités relationnelles, ses angoisses.

L’idée étant de travailler, au travers de cet accompagnement psycho-éducatif, un éventuel rétablissement de la communication et une restauration de la confiance.

Quelle a été ta démarche pour convaincre de cette pertinence auprès de ton équipe et de tes responsables ? Cela n’a pas été trop difficile ?

La première démarche a été de convaincre du bienfait de la formation « thérapie avec le cheval » et par conséquent de son utilité ensuite auprès des jeunes du service. Il est difficile de répondre quand tout le projet est à construire dans le cadre de l’ASE surtout que nous nous positionnons autrement qu’en thérapie pure, il s’agirait plutôt d’un accompagnement par le cheval.

Aussi, le département du Val d’Oise m’a autorisée d’une part l’accès à la formation puis d’autre part à la conduite du groupe de réflexion constitué de référents éducateurs spécialisés, de la responsable d’équipe, du chef de service, du médecin responsable PMI.

En lien avec de précédentes études et d’autres en cours concernant les parcours et situations de vie des jeunes dits « incasables », études réalisées notamment pour l’Observatoire National de l’Enfance en Danger par le Conseil Général du Val Oise et celui du Val de Marne, notre groupe de réflexion va dans le sens d’une expérience pilote où nous tentons de réfléchir et agir autour d’autres méthodes de travail dans le cadre de l’ASE.

Le département du Val Oise soutient les équipes ASE qui essaient de réfléchir autour de ces questions. Il y a ainsi un souci d’appréhender autrement cette préoccupante question de ces jeunes à la marge de tous les dispositifs.

Enfin, durant mon stage d’observation en Thérapie avec le Cheval (TAC) au sein d’un centre équestre du Val Oise, j’ai emmené un membre de l’équipe ASE à chacune des séances afin de sensibiliser l’ensemble des professionnels à cette pratique.

Sandrine, lors du groupement FENTAC « préparation à la randonnée »

Septembre 2009

Comment envisages-tu concrètement ce projet?

Les réunions de travail au sein de l’équipe menées tout au long de l’année favorisent la maturation du projet. Ces dernières sont alimentées par mes retours de formation qui fournissent des pistes de réflexion pour notre projet de service.

Nous privilégions pour le moment le domaine de la réflexion car nous ne souhaitons pas nous précipiter dans la mise en place immédiate d’un tel travail.

De façon très pragmatique, nous débattons autour des questions législatives du type, les contrats d’assurance de toutes les parties engagées, l’implication médicale, la construction des conventions établies entre le conseil général et le centre équestre…

De ce fait, la mise en contact de l’enfant en présence du cheval n’est pas la seule préoccupation car toutes ces questions qui en découlent sont également à l’étude y compris celle de la logistique.

Actuellement, nous sommes en instance de lancer les recherches de centres équestres afin de trouver la cavalerie qui serait appropriée à nos attentes de travail. C’est un aspect du projet important car tous les chevaux ne sont pas en mesure de travailler en TAC.

Aussi beaucoup d’autres questions sont au travail notamment le choix de l’enfant parmi tant d’autres, même si nous posons le postulat de partir comme nous l’évoquions sur les problématiques les plus compliquées pour lesquelles l’échec des prises en charge se voit multiplier. Le temps également est à prendre en compte dans le cadre de l’ASE en raison des limites posées par les ordonnances judiciaires ou administratives, le groupe à constituer, l’accompagnement à envisager, qui vont concrètement investir les espaces de travail.

Ce projet est en train de naître en même temps que j’apprends à être thérapeute avec le cheval, alors ….

Avez-vous pensé ou envisagé un outil d’évaluation ?

Nous sommes dans une perspective d’élaborer une grille d’observations par enfant en situation d’accompagnement par le cheval, dans un objectif bien précis, c’est à dire répertorier les éventuelles modifications de comportements.

Cette grille va se construire en équipe en fonction de ce que chaque membre de cette même équipe enfance aura pu observer au sein du centre équestre. Nous allons nous inspirer d’un modèle de grille d’observation que nous avons tenté d’utiliser en situation, ceci dans une perspective de constituer notre propre grille.

Tu suis un formation en Thérapies Avec le Cheval (TAC), cette formation te convient-elle et pourquoi ?

Avant de trouver l’organisme de la FENTAC qui conduit cette formation TAC, je cherchais une harmonie personnelle entre le cheval que j’admire et la complexité du fonctionnement humain qui n’a de cesse de m’interroger.

Aussi cette formation me convient car elle semble articuler correctement le théorico-clinique, ce qui manque lorsque nous mettons en contact du public en difficulté face à l’animal qu’est le cheval. La relation dans ce contexte de patient-cheval nous est méconnue car trop souvent nous nous situons soit dans l’action ou dans l’observation mais, nous prenons peu de temps pour penser cette relation. Aussi cette formation favorise l’articulation de nos actions, de nos observations avec la théorie, c’est toute la richesse de la formation en TAC.

As-tu envisagé un autre type de médiateur ? Si oui, pourquoi ?

L’idée du cheval c’est aussi l’idée d’un extérieur, d’un ailleurs, d’une aide par le service de l’ASE externalisée pour un temps donné, une nouvelle forme de travail.

En revanche, intégrer le chien dans ce cadre administratif est également une idée, pas dans une systématisation car il faut travailler avec la souplesse de ce que l’autre nous amène et du fait il se peut que cet outil de médiation soit adapté pour l’un mais pas pour l’autre.

Cette alternative de travail peut être intéressante pour des enfants qui ont un besoin important de soutien affectif et notamment pour ceux qui éprouvent de grandes angoisses à l’idée de venir parler à un adulte, je pense que le chien peut être à ce moment là un dérivatif de l’anxiété et un support d’apaisement pour l’enfant. L’objectif d’utiliser le chien comme outil de médiation reste dans un intérêt de rétablir une communication.

Et enfin pour terminer, la question rituelle (encore !!) et plus légère de fin, avec quel animal de roman, de BD, de mythologie… aurais-tu aimé travailler ?

Je crois que Rintintin, le chien berger allemand de la célèbre série télévisée est une bonne illustration du travail possible en médiation avec l’animal. Il aspire à son contact de l’apaisement, de l’écoute et du réconfort. Son attention est telle que sa présence définit ce qu’est un véritable accompagnement par un animal.

Rintintin

Merci beaucoup Sandrine pour cette interview. On est très impatients d’en savoir plus et de suivre cette initiative ambitieuse! Bravo encore!

Si vous connaissez des expériences similiares, n’hésitez pas à nous les présenter en rédigeant et en nous proposant un billet ou par le biais des commentaires!

Sandie

11 Responses to “Un projet de médiation cheval au sein de l’Aide Sociale à l’Enfance: entretien avec Sandrine Lafosse, psychologue!”

    avatar
    Sophie P.
    septembre 22nd, 2009 at 21:32

    Bonjour,

    Le projet da Sandrine Lafosse m’intéresse beaucoup. Je suis infirmière dans un service de soins/études pour adolescents dans le Val d’Oise et en formation en équithérapie. J’aurais souhaité prendre contact et éventuellement rencontrer Sandrine Lafosse. Cela est-il possible de lui communiquer mon adresse mail? D’avance, merci!

    avatar
    steph
    septembre 29th, 2009 at 13:16

    Bonjour,
    Je suis propriétairede chevaux que je travaille beaucoup au sol et en liberté. J’ai une formation d’educateur à l’environnement, de tourisme équestre et diplômée de l’école internationale d’équitation éthologique.
    J’ai constaté le manque de structures ayant des chevaux adaptés à un public « en difficulté » et je m’interroge sur une mise à disposition de mes chevaux à des structures accueillant ce genre de public et travailler parallèlement avec les éducateurs spécialisés.
    Qu’en pensez-vous, quel est votre point de vue?
    Merci pour vos réponses.
    Stéphanie

    avatar
    sandrine lafosse
    octobre 9th, 2009 at 15:17

    bonjour,

    pour répondre à Stéphanie, il y a un reel manque de structure ayant des chevaux adaptés pour ce type de travail, dumoins sur notre département, nous venons encore malheureusement trop souvent combler les horaires « creux » d’une part et puis d’autre part, il est question de chevaux ou de poneys peu sensibilisés aux changements d’humeurs imprévisibles des enfants nommés dans l’article. Une structure faite dans cet esprit serait formidable, encore faudrait il pour la santé de nos chevaux qu’ils ne fassent pas uniquement de la thérapie !!! votre idée semble formidable!!!

    sandrine

    avatar
    Sabrina
    octobre 29th, 2009 at 11:21

    Bonjour,
    je viens de lire votre interview et je dois dire que je suis agréablement surprise par votre démarche.
    Elle me touche particulièrement car je suis moi-même dans une situation professionnelle quasi analogue (mais malheureusement pas dans un projet aussi avancé).
    Je suis référente à l’ASE en Indre et Loire et je suis en ce moment en train de démarcher pour accéder à une formation thérapie avec le cheval. Je souhaiterai tellement pouvoir initier un projet de cet nature avec les enfants suivis par le service!
    C’est pourquoi votre parcours suscite mon admiration (et de l’envie je dois le reconnaître!).
    Votre démarche me semble rigoureuse et vos groupes de travail intéressants.
    Je vous souhaite sincèrement de mener à bien votre projet et suis très intéressée pour en connaître le déroulement.
    Encore bravo pour votre initiative qui je l’espère ouvrira la voie!
    Sabrina.

    avatar
    chevillot
    janvier 30th, 2011 at 20:25

    Bonjour
    votre projet est très intéressant, où en êtes-vous aujourd’hui?
    Nathalie Chevillot

    avatar
    GROD
    mai 14th, 2011 at 20:27

    Votre projet m’a beaucoup interpelé. Je suis auxiliaire de puériculture et réside à ST OUEN L’AUMONE. Je cherche justement à me former pour travailler dans l’équithérapie suite à mes observations sur le couple cheval-cavalier et plus particulièrement entre le cheval et l’enfant. Ma fille et moi pratiquons l’équitation depuis 3 ans, nous sommes toutes les deux tombées amoureuses de ces compagnons. J’accompagne chaque jour , dans ma profession, des enfants en difficulté sociale, des enfants porteurs de handicaps et mes collègues et moi avons mis en place des temps de rencontre avec les poneys du centre équestre de la commune pour laquelle je travaille. Ce sont de petits temps de pansages et de ballades mais de petits instants de bonheur. Je suis persuadée que ces relations si elles sont régulières ne peuvent qu’être bénéfiques pour les deux parties. Si vous vous avaient besoin d’aide dans votre projet, je serais très heureuse de pouvoir vous apporter ma participation.

    Bon courage et bonne continuation.

    emma

    avatar
    HEMARD
    novembre 29th, 2012 at 13:56

    Bonjour,

    après lecture de cet interview que j’ai réellement apprécié, j’aurais souhaité savoir auprès de quelle centre équestre cette dame à mis en place ce projet?
    Je serai éventuellement intéressée car je suis en formation d’Educateur Spécialisé et je recherche un stage partenariat à effectuer auprès de l’équithérapie?

    Merci d’avance! Et encore bravo pour ce projet!

    avatar
    Amandine
    mars 2nd, 2015 at 11:24

    Bonjour,

    Après cette lecture que je trouve vraiment intéressante, j’ai quelques questions
    Cet article date de 2009, aujourd’hui en 2015 ou en êtes vous?
    je suis étudiante assistante sociale, je fais un mémoire sur la médiation par l’animal et notamment par le cheval, est ce que dans cette activité vous intégrez l’ASS ? et pourquoi ?
    quel est votre public final ? comment l’activité se déroule ? quelle évaluation faites vous et comment ?

    avatar
    valérie
    août 13th, 2015 at 12:09

    bonjour,
    Je trouve le projet de sandrine lafosse super interressant car moi même souhaiterai mettre en place la médiation autour du cheval au sein de mon association « ADAPEI44 »;je suis aide soignante et aide médico psychologique ,pratique et possède des irish cob qui connaissent le publique de personnes handicapées.
    C’est une race adaptée pour cette activité;Je l’exerce seulement le dimanche quand je travaille et j’aimerai que cela soit officielle et que plus de personnes en profitent à moindre coût;
    Je suis actuellement en recherche de renseignements pour pouvoir créer mon association et me former;

    avatar
    karine
    mars 7th, 2018 at 13:27

    Bonjour,

    Je suis actuellement dans les mêmes démarches de projet de médiation animale au sein d’une collectivité et j’aurai aimé pouvoir échangé avec Mme LAFOSSE pour connaître l’évolution du projet au sein du service de l’ASE.
    Pourriez vous nous donner quelques nouvelles?
    Avec mes remerciements,

    avatar
    Sandie Bélair
    mars 16th, 2018 at 12:58

    Bonjour, le mieux est de la contacter par mail, voici son adresse:lafsand@hotmail.fr bonne continuation

Leave a Reply

Recevez les articles par mail

A propos

La Médiation Animale ? Telle est la question pour un grand nombre de personnes … Le but de cette pratique, en quelques mots, est la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle homme-animal. Elle est donc associée à une intentionnalité ... Lire la suite

Sandie

Recherchez sur le blog

A découvrir

Bibliographie

Définition Médiation Animale