Sandie Bélair décembre - 14 - 2009
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Vous connaissiez le « coaching » mais connaissez-vous « l’équi-coaching »? L’association Equit’aide Handi-cheval Lorraine consacre d’ailleurs sa prochaine journée d’étude, qui aura lieu demain (et oui, je suis en retard pour vous annoncer cet événement!!), à ce thème.  Avant d’évoquer plus particulièrement cette nouvelle activité assistée par le cheval, je vous propose de nous pencher sur le « coaching » lui-même.

coaching 2

Depuis quelques années, en effet, se développe en France une nouvelle forme de relation d’aide: le coaching en entreprise. Pour certains, le néo-libéralisme expliquerait le développement de ce nouveau type d’accompagnement. Dans un contexte social et économique de plus en plus difficile, la mondialisation de l’économie et les nouvelles technologies viennent exacerber la concurrence et créer une incertitude en l’avenir. Les personnels se voient sommés de développer leur entreprise, de sauvegarder ou de maintenir leur avantage concurrentiel dans le but de pérenniser leur emploi. Rentabilité, restructuration, délocalisation, baisse des effectifs… obligent les managers et les cadres à être de plus en plus performants et à s’adapter rapidement aux nouveaux enjeux et nouvelles stratégies.

Du côté du service public, le constat est également préoccupant. Si la pérennité de l’emploi assure la sécurité nourricière, les salariés sont toutefois aux prises avec des mutations structurelles, organisationnelles et sociales. Le management public tente de gérer ses mutations et les conséquences humaines qui en découlent: productivité, objectifs, évaluation et contrôle des résultats en sont des aspects saillants.

Le coût psychique de toutes ces nouvelles formes de management est désormais connu et démontré par les nombreuses études réalisées sur le stress, la souffrance et le harcèlement au travail. Le « coaching » serait donc une « solution » proposée aux entreprises pour soutenir et accompagner leurs leaders et cadres.

Que pensait alors de cette nouvelle forme de relation d’aide? Le « coach » ne prend t-il pas le risque d’être instrumentalisé pour soumettre le « coaché » à ces nouveaux impératifs économiques? Faut-il diaboliser le « coaching » sous prétexte de soumission au capital ou faut-il le voir comme un nouveau « modèle à penser » les relations entre individus et leur environnement professionnel notamment? Chaque individu ne désire t-il pas s’épanouir au travail, s’accomplir, entretenir des relations harmonieuses? Désir, besoin… ou survie?

Il est vrai que la critique est vive à propos du « coaching »… Mais comment ne pas être méfiant face à cette nouvelle pratique en vogue qui répond à des besoins et des demandes émanant d’un système économique actuellement remis en cause: le profit prime sur l’individu et touche autant le secteur public que privé. Nous sommes forcés de constater également que cette pratique, dans le contexte actuel,  a un intérêt  commercial et financier certain. Il est donc important que « les coachs » et les associations diverses qui les représentent la clarifient afin que l’on puisse se repérer face à des coachs dont le profil et les compétences sont très divers et face à une multitude de formes de « coaching »… car si je n’ai évoqué que le coaching d’entreprise, il existe également le coaching personnel hors contexte professionnel… victime de dérives et pratiques douteuses!

coaching

Pratique non réglementée sans formation reconnue, le « coaching », comme la médiation animale et la psychothérapie, est actuellement à l’épreuve de la légitimité! Car comme toute pratique non encadrée, les dérives existent et peuvent générer des dangers pour les bénéficiaires! Codes de déontologie, chartes de bonnes pratiques, éthique, formation, supervision… sont autant de priorités pour les associations et les fédérations de coachs.

Le coaching est à distinguer du conseil et de la psychothérapie. Il faut d’ailleurs aussi la différencier de certaines idéologies qui déclarent l’utiliser : certaines sectes, certains mouvements se déclarant religieux, et certains mouvements se déclarant philosophiques utilisent le coaching.

Qu’est-ce que le coaching?

Selon l’ICF (association international de coachs professionnels), le coaching professionnel se définit « comme une relation suivie dans une période définie qui permet au client d’obtenir des résultats concrets et mesurables dans sa vie professionnelle et personnelle. A travers le processus de coaching, le client approfondit ses connaissances et améliore ses performances. Le coaching peut se pratiquer en séances de face-à-face, au téléphone ou en séances collectives, voire dans un lieu spécifique (Coaching sportif). Ces séances peuvent être assorties d’échanges écrits par courrier ou par e-mail ». Il est également précisé que le  « coaching peut être utilisé parallèlement à un travail de psychothérapie mais il ne saurait s’y substituer ».

Différentes sortes de coaching existent : coaching en entreprise (business coaching), coaching de vie (life coaching), coaching sportif, coaching pédagogique…

Le coach considère son client comme un partenaire. Tous deux déterminent ensemble l’objectif, le cadre, et les résultats attendus et le client reste le seul responsable de ses propres objectifs. En ce sens, il est maître du contenu. Le coach est un expert du processus de coaching et reste maître du cadre. Son rôle de partenaire requiert qu’il soit dans la position de comprendre les enjeux professionnels de son client sans toutefois être l’expert du métier de celui-ci. Le coach posera les bonnes questions, le client trouvera ses réponses. Le coach professionnel se fait superviser pour prendre du recul et garantir l’efficacité du processus. Le coach engage sa responsabilité, alerte son client lorsqu’il constate des dysfonctionnements et met fin au contrat s’il estime qu’il ne lui est pas possible de continuer cette relation de coaching.

coaching utilisation

Que peut-on attendre du coaching? extrait de Méta Formation Coaching et Conseil


Les méthodes de la psychologie, l’approche systémique, la PNL, l’Analyse transactionnelle, la Gestalt sont largement employées en coaching. Entre le désir d’épanouissement (le travail constitue un espace majeur de ce désir), d’évolution, et l’injonction « à faire plus et mieux « se situe l’identité du sujet, son image, ses désirs, ses frustrations. L’appareil psychique et les différents éléments qui le constituent sont sollicités, interpellés et interrogés dans le cadre du processus de coaching!

Le « coaching » se situe dans le champ des relations d’aide puisqu’il met en jeu un praticien et un individu (au sens rodgérien): une relation clinique s’établit. Un travail personnel du coach sur lui-même est donc une nécessaire. « Avoir une connaissance de ses processus de défense, de ses contre-transferts, de son fonctionnement psychique de façon générale s’impose à l’éthique du coach. S’il n’est sans doute pas obligatoire pour tous les coachs de faire une psychanalyse longue, un travail minimal doit avoir été opéré sur soi pour discerner autant que faire se peut ce qui se joue de soi dans une relation coach/coaché. Les transferts inconscients en jeu dans toutes relations interpersonnelles se doivent dans cette relation particulière d’être clairs pour le coach en ce qui le concerne. Les formations de coach font généralement l’impasse sur cette dimension – pour nous majeure comme à bien d’autres professionnels du domaine – les organismes de formation invitant le plus souvent à effectuer ce travail en dehors de leur cadre. Qu’en est-il alors de ce travail et de sa qualité ? » Dan ANDRIANI, psychologue, consultant, coach

L’équi-coaching: vers une optimisation des compétences relationnelles!

Depuis quelques années, la recherche et les nouvelles connaissances en éthologie équine ont permis de développer de nouveaux modes de relation entre l’homme et le cheval et représentent un apport très riche notamment dans la pratique du travail à pied (à côté du cheval). L’éthologie équine en tant que science (l’éthologie n’est pas une méthode mais une science, le terme de « méthodes dites éthologiques » n’a donc pas de sens!!) s’est d’ailleurs mise au service de la thérapie avec le cheval.

En effet, le cheval est le miroir vivant et symbolique des enjeux conscients et inconscients qui sous-tendent nos manières d’être en relation.

Anatomiquement, le cheval n’a pas les capacités de pouvoir raisonner (néocortex associatif très pauvre en cellules). Il ne peut intérioriser l’action et faire des stratégies dans le futur. Cependant on dit que le cheval a l’intelligence du corps et du geste. Sa logique est sensori-motrice et corporelle. Il est piloté par ses émotions (système limbique très développé : cerveau de l’affectivité, apprentissage à long terme. Il oriente les comportements vers des choses agréables et évite des comportements s’ils provoquent des choses négatives). Le cheval est toujours dans l’émotion et la sensation. Il est en prise directe avec l’émotivité de la personne cette dernière sera toujours ramenée à ce qu’elle vit en raison notamment de l’immédiateté de la réponse comportementale du cheval qui perçoit son émotivité . Au fil des rencontres, la personne va s’interroger sur ce qu’elle met dans la relation à l’autre et devient ainsi plus présente à soi.

Vous vous en doutez, « l’équi-coaching » ne concerne pas l’entraînement des chevaux et ne consiste absolument pas à parler aux chevaux ou à apprendre à monter à cheval. Il s’agit de l’accompagnement d’un individu ou d’un groupe de personnes par rapport à des objectifs d’ordre relationnel dans un cadre professionnel ou personnel. L’équicoaching se distingue du « coaching » par l’utilisation du cheval comme révélateur du potentiel relationnel. « L’équicoaching » se base sur le fait que le cheval met en lumière mais ne juge pas.

L’association Equit’aide – Handi’cheval Lorraine propose de nous « éclairer » sur ce nouveau mode d’accompagnement à la personne. En effet, leur prochaine journée d’étude aura pour thème: cheval, relation d’aide, équi-coaching.

Elle se déroulera le 15 décembre 2009 de 9h à 17h30 à la salle des fêtes de NOMENY en Lorraine (54 610).

Logo-ass.-Equit-aide


L’association nous propose de nous pencher sur ces questions: qu’est-ce que la relation d’aide? En quoi et comment le cheval peut-il nous aider?

Programme :

9h- 9h30 : accueil des participants

9h30 : Introduction à la journée par Isabelle CLAUDE, directrice d’Equit’aide et éducatrice spécialisée, auteur du livre « Le cheval miroir de nos émotions »

10h / 11h : Vision du cheval à partir de l’éthologie – Exposé par Hélène Roche – Ethologiste

11h /11h15 : questions

11h15 / 11h40 : pause

11h45 / 12h15 : Relation d’aide, de l’écoute à l’empathie – Exposé par Jacques GARCIAZ – Professionnel de l’éducation spécialisée

12h15 / 12h30 : Questions

12h30 / 14h : Repas

14h / 15h30 : De l’éducation spécialisée à l’éthologie comparée, forces et fragilités – exposé  par Isabelle CLAUDE

15h30 – 15h45 : Pause

15h45 / 16h45 : Emergence métier, quelles compétences et connaissancespour accompagner les interactions cheval et personne – Tables rondes et débats  par Jean-Pierre BRACONNIER professionnel de la formation médico-sociale ; Bénédicte GENDRAULT médecin pédiatre ; Gérard DAVIAUD médecin de réadaptation fonctionnelle

16h45 / 17h : Questions

17h : Conclusion

17h30 : Fin des travaux

Affiche-Equi-coaching

Et vous, qu’en pensez-vous?? Convaincus ou pas??

Pour en savoir plus:

Association Equit’aide Handi Cheval Lorraine

Le coaching

Le coaching: critiques et prises de position

Sandie

8 Responses to “Une nouvelle forme de relation d’aide: l’équi-coaching!”

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    joelle guidi
    décembre 15th, 2009 at 7:35

    Tant pis , je prends le risque et me permets d’avouer que j’ai …des doutes….
    Pourtant – ou parce que ? – je suis formée à la Gestalt , suis thérapeute avec le cheval , ai pas mal d’années de psychanalyse perso et travaille en supervision ….? ou bien parce que j’ai vu une vague émission à la télé et !!!!
    Je crois que tout ceci me fait très peur , certainement pas notre fidèle compagnon mais bien la horde « d’équi-coaches »-?-alchimistes étranges qui risquent peut-être de ternir un peu l’image de la thérapie avec le cheval . Mais peut-être suis je tout simplement , à l’image de mes chevaux , un peu trop sensible à toute nouveauté ?…

    avatar
    Sandie
    décembre 15th, 2009 at 8:37

    Merci Joëlle d’avoir osé déposer ce commentaire!
    Le blog publie de l’info mais c’est à vous lecteur de vous faire votre opinion. Quant elle est partagée c’est encore mieux!!
    En espérant que d’autres se lanceront et viendront nous donner leur avis sur cette nouvelle pratique!

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    Nicolas E
    décembre 16th, 2009 at 10:20

    Pour ma part je vois ce champ de pratique d’un oeil à la fois intéressé, curieux et critique.

    Le coaching utilisant le cheval n’est pas si « nouveau » que ça, il est utilisé, encadré et supervisé aux Etats-Unis depuis plus de 10 ans et agréé par les plus grandes associations de thérapeutes. Ce que nous appelons « coaching » n’est finalement qu’un aspect de ce que les anglo-saxons appellent « growth and learning » (développement et apprentissage, qu’on pourrait considérer comme le domaine des professionnels de l’aide au « changement ») et qui recoupe aussi bien des activités de thérapie pour un public très handicapé que des interventions vers des particuliers en quête d’eux-même, ou des entreprises dans le cadre de stages de management.

    Aussi oui, je crois qu’il faut s’intéresser à ces pratiques, car elles apportent un regard inédit en France sur l’utilisation du cheval dans la relation d’aide (comme le modèle de thérapie brève systémique « EAP » ou l’idée d’apprentissage métaphorique), regard et méthodologie qui se transposent aisément au cadre de la thérapie en individuel, en famille ou en groupe.
    Pour autant, cela ne doit pas nous empêcher de conserver certaines valeurs, au premier rang desquelles je place les considérations éthiques et déontologiques, et en particulier la notion de finalité de la mission qui peut nous être confiée (le respect du but assigné et l’attention aux utilisations possibles par des tiers).
    Car oui, il est certain que le monde du coaching connaît lui-aussi des dérives, communes à l’univers de l’aide en général : à ceux qui pratiquent correctement de faire valoir leurs valeurs et à nous tous d’informer pour protéger le public.

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    Luce Leclerc
    décembre 16th, 2009 at 14:14

    Bonjour
    Je comprends les réticences et devine l’affaiblissement possible du message envoyé par nos amis chevaux.
    Je suis pro de la filière équine et forme mes collègues au Natural Horsemanship (et éthologie équine). J’ai complété ma formation par des outils de coaching éprouvés (PNL & Enneagramme) afin d’apporter plus de souplesse à mon enseignement, et permettre aux humains de trouver les leviers de leur évolution dans leur travail avec les chevaux.
    Ces leviers, par expérience, concernent les champs des automatismes, des modes de communication, des croyances, de l’intuition et autre langage non verbal… vous connaissez la matière humaine.
    Donc, selon moi, pour que l’humain règle ses « problèmes » avec le cheval, la technique reste indispensable mais les clefs de son évolution personnelle sont fondamentales dans la relation à l’autre.
    Le cheval, partenaire sans ego ni mensonge, mû par ses besoins fondamentaux nous offre la révélation ultra rapide de nos modes de fonctionnement et intimement de notre architecture psychoaffective propre. L’effet miroir pur.
    L’accompagnement d’un « coach », d’un guide dans la réflexion permet de mettre au clair les réponses obtenu et d’en faire porter les fruits immédiatement.
    Il me semble très important que cet accompagnateur ait une très bonne connaissante holistique du cheval.
    Cette parenthèse de vie auprès de ce cher compagnon est à la portée de tous, en individuel, groupe, famille, entreprise. Alors portons haute la bannière du professionnalisme et du respect pour l’animal et l’humain !

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    joelle guidi
    décembre 17th, 2009 at 8:26

    Vos écrits , Nicolas et Luce , auraient plutôt tendance à augmenter mes doutes … Je taquine un peu mais quand même …Je constate toujours qu’il est rarement question du parcours personnel du coach ou quel que soit son nom , en terme de travail sur soi , formation , supervision. Le cheval « est parlé » , le … » coaché « ? aussi mais quid du troisième ?!!! Tu parles d’éthique , Nicolas , et ben là , moi , je coince !!! Certes notre merveilleux compagnon possède , en toute innocence, ce « pouvoir miroir » mais, justement , c’est précieux et , à ce titre , n’est il pas de notre devoir d’être vigilants ? Constater la valeur d’une chose ou d’un être ne nous donne pas le droit systématique d’en tirer profit mais bien de se poser la question du pourquoi et comment . C’est un peu manichéiste comme point de vue mais en regardant ce que l’homme a fait des richesses de la planète , je m’oblige toujours à me poser des questions quand des sauveurs de l’humanité se saisissent des belles choses et en tirent un profit à la limite de l’indécence ( le reportage – certes probablement pas une référence!- que j’ai vu mentionnait des tarifs ahurissants).
    Peut-être aussi n’ai je pas vraiment envie de voir le cheval vecteur de rentabilité d’entreprises peu sensibles au devenir de l’homme , de l’animal ou de la planète?
    Voilà que je recommence! J’arrête!

    avatar
    Nicolas E
    décembre 17th, 2009 at 10:04

    Joëlle,

    Pour moi, il va de soi que les considérations éthiques et déontologiques intéressent « le 3ème » et uniquement lui. Ce sont ces considérations qui font de la formation initiale, de la formation continue, de la supervision, et de la prise en compte de ses propres limites des points incontournables dans l’exercice du métier d’aidant.

    Pour ma part je crois fermement que les questions déontologiques et éthiques sont absolument compatibles avec le fait d’exercer une activité « profitable ». Mais au terme de « profit », qui implique l’idée de s’accaparer jalousement, je préfère l’idée de « professionnalisme » dans le sens où il me semble nécessaire qu’une activité exercée comme un métier donne le droit d’en tirer rémunération et d’en vivre, en échange de l’obligation de proposer un service de qualité. Cette qualité, elle est dictée par la déontologie.
    Aussi je n’ai pas le tabou latin de « l’argent » : il en faut nécessairement pour avoir de bonnes conditions de travail, pour autant je n’oublie pas que la hauteur ou la faiblesse d’un tarif n’est que dans une petite mesure corrélé avec les qualités humaines ou professionnelles du praticien. Il ne me semble pas indécent de proposer des stages de coaching à un tarif très élevé à destination d’entreprises cotées au CAC40 : cela n’empêche pas de proposer un tarif accessible pour les personnes défavorisées. De même qu’il ne me semble pas déplacé de refuser de prendre en charge des personnes qui n’ont pas suffisamment de moyens pour couvrir les charges liées aux séances – et dont dépendent en partie la qualité de vie de nos compagnons à poils. L’éthique, c’est aussi accorder une certaine valeur à son travail et reconnaître que l’on ne peut pas tout pour tous.

    Donc d’après moi, toutes ces questions n’ont finalement rien de très original par rapport à celles qui se posent dans le milieu de la « thérapie ». Hormis le fait que son client n’est pas en souffrance, le coach réalise un travail assez comparable à celui que peut réaliser un thérapeute : c’est aussi pourquoi les mêmes précautions me semblent relier le choix d’un coach avec le choix d’un thérapeute.

    Je ne pense pas qu’on puisse résumer la situation à l’idée que le coaching est une activité ultralibérale peu encadrée, très rentable et irrespectueuse des chevaux là où la thérapie serait une activité désintéressée soumise à la déontologie, à tarif modéré et soucieuse de l’intérêt des animaux.

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    Nathalie Frilley
    décembre 21st, 2009 at 23:37

    Ce mot d’équi-coaching n’a pas fini de faire parler de lui. Il va encore fournir dans l’avenir de multiples débats divisant les opinions, diviser pour mieux régner dit -on…
    Quelques réflexions me viennent en tête néanmoins.
    Si le coaching est une forme de relation d’aide, alors la relation d’aide serait -elle aussi teintée d’un objectif d’amélioration de performances?
    Peut-on considérer un bon coach comme un thérapeute-light, ayant fait l’économie d’un solide travail sur soi?
    Utiliser brillamment des techniques peut-il être comparable à savoir ne plus utiliser de techniques pour laisser place à l’Autre?
    « Devenir aidant, accompagnant », ces termes résonnent-ils de la même façon qu' » être coach »?
    Si je devais prendre position, je définirais le mot éthique comme, non pas la recherche du bien ou du mal, mais comme la recherche de la cohérence. Alors si chacun dans son métier respectif ,si éloigné soit-il, est dans cette recherche, qui peut dire si sa voie est bonne ou mauvaise?

    avatar
    Nicolas E
    décembre 22nd, 2009 at 9:04

    Nathalie,

    La relation d’aide, c’est d’après moi une certaine forme de mise à disposition de soi au service de quelqu’un en recherche de changement. Le fait qu’une partie des activités de relation d’aide puisse avoir pour objectif une amélioration de performances (physiques, intellectuelles, professionnelles, familiales…) ne signifie pas que l’ensemble des activités de relation d’aide aient le même objectif.

    Pour ma part je ne considère pas le coach comme une thérapeute allégé, pas plus qu’un thérapeute comme un enseignant surqualifié. Il ne peut y avoir de hiérarchie car coach et thérapeute ne font pas le même métier : le premier aide des personnes sans difficulté à atteindre un objectif, le second aide des personnes en difficulté à moins souffrir.
    Concernant la technique, je ne comprends pas l’argument : le coach serait un technicien là où le thérapeute serait une personne authentique (un sujet) ? Si c’est bien cela, je crains qu’il y ait encore confusion entre objet et moyen des activités, car il me semble aller de soi que tout thérapeute est spécialiste d’au moins une technique permettant l’interaction avec un individu, de la même façon que le coach accueille l’individualité et utilise des techniques pour parvenir à un objectif…

    Et ne nous y trompons pas, le « savoir-être » est aussi une technique de relation d’aide qui s’acquiert au même titre que les « savoirs-faire ».
    Les talents ne se donnent point ; ils se perfectionnent seulement à force de les bien cultiver, mais la science s’acquiert et, qu’on ne se trompe pas, c’est à l’aide de cette science qu’on trouve les moyens de bien cultiver les talents. (J.P. Rameau)

    Très bonne fêtes à tous et à toutes !

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