Jean-Claude Barrey juillet - 20 - 2011
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Suite et fin du passionnant billet de Jean-Claude sur la cohabitation et les relations homme-cheval! Pour rappel ou pour les nouveaux venus, nous avons déjà publié:

I. Rappel sur les bases du comportement du cheval

II. L’environnement imposé au cheval

Bonne lecture et bel été à tous! Sandie

III. Relation Homme-Cheval

Le travail à pied – L’Espace Dynamique Virtuel (E.D.V.) – L’Espace Projectif Virtuel (E.P.V.).

Nous avons parlé de ces espaces à propos de la vie en box. Ils se structurent en plein air dès les premiers jours de la vie du poulain, selon un programme inné d’apprentissage. Ils se définissent ainsi (2) :

l’Espace Dynamique Virtuel est une zone de protection dont s’entoure le cheval, commençant à son contact et s’en éloignant selon un gradient décroissant de probabilité de rencontre avec un objet dangereux .

l’Espace Projectif Virtuel est une zone de protection dont le cheval entoure les autres objets vivants (capables de mobilité), commençant à leur contact et s’en éloignant selon un gradient décroissant de probabilité de rencontre avec lui-même.

L’E.D.V. et l’E.P.V. se structurent en fonction de la dynamique propre du cheval et des mouvements des autres animaux par une sorte d’analyse cinématique prévisionnelle inconsciente des déplacements réciproques, qui a été qualifiée de fonction ratiomorphe (8).

La dimension moyenne de I’E.D.V. au repos correspond, vers l’avant, au maximum d’extension de l’encolure, ce qui lui permet le flairage naso-nasal par une dépression appelée « pont olfactif’. Vers l’arrière, I’E.D.V. atteint l’amplitude maximum d’extension des postérieurs (figure 1).

L’E.P.V. dépend de la taille de l’animal ou de l’homme sur lequel il est projeté, ainsi que du sens et de la vitesse de déplacement. Ces dimensions ne sont pas stables, ni dans le temps, ni dans l’espace. Elles augmentent sensiblement avec la rapidité des mouvements, elles diminuent avec l’ immobilité (figure 2).

Dans le travail à pied, on utilise l’interaction qui existe entre l’espace de protection dont s’entoure le cheval, et celui qu’il projette sur nous pour se défendre de nos mouvements imprévisibles.

Travail à la longe et en liberté.

Nous avons déjà largement traité ce sujet par ailleurs (4). Rappelons les principaux points. Remarquons d’abord que, pour un écuyer, faire travailler des chevaux montés par des cavaliers, surtout s’ils sont débutants, équivaut à faire un travail en liberté, et impose de placer son E.P.V. en fonction des figures demandées.

Dans tous les cas, il faut se placer en fonction des poussées exercées sur le cheval par notre espace projectif sur l’espace dynamique du cheval (figure 3). Notre position et notre mouvement orientent les déplacements et la vitesse du cheval, et nous devons prendre garde de rester cohérent avec l’environnement, par exemple en ne fermant pas le passage d’un coin avec notre E.D.V. (figure 4). En effet, toute incohérence a un effet profondément désorganisant sur le comportement du cheval et sur l’apprentissage.

Il ne faut pas oublier que le cheval nous attribue un E.P.V. d’une forme un peu spéciale, en raison de notre position debout et de nos bras qui s’agitent. Lorsque nous tenons une chambrière, notre espace est fortement agrandi, d’autant plus que nous la bougeons énergiquement. Elle n’est alors pas un objet indépendant, mais un prolongement de notre corps, qui perd toute signification si il n’est plus tenu (figure 5). On peut utiliser toutes ces particularités pour exercer des pressions sur le cheval en même temps vers le flanc, ce qui le garde sur la piste, et vers l’arrière, ce qui conserve l’impulsion (figure 5), ou même pour l’arrêter (figure 6).

Dans le cas où l’on s’éloigne brusquement du cheval apparaît un phénomène nouveau : l’inversion du gradient qui transforme l’effet répulsif en aspiration. Ce phénomène est très utile pour obtenir les changements de main, et même en faisant succéder aspiration et refoulement, des demi-voltes ou des voltes (figure 7) (4).

Le travail monté – Le débourrage

Le débourrage fait la liaison entre le travail à pied et le travail monté, qui sont de natures différentes : le travail à pied fait appel à des rapports sociaux interindividuels, alors que le travail monté utilise des ‘ressorts’ internes au cheval. Il faut donc passer de la communication à la perception ce qui nécessite de s’intégrer à l’espace personnel du cheval, à l’intérieur même de sa zone de défense.

Le principal « outil’ qui permet d’y arriver sans mettre en marche le système utilisant le P.A.S. de défense est l’habituation ou ‘inhibition afférente’ (28). Ce processus consiste à désensibiliser l’animal vis à vis d’un stimulus qui provoquait jusque là de fortes réactions, en le répétant avec une intensité modérée, pour ne pas déclencher ces réactions, puis progressivement croissante. Il a été démontré que cette désensibilisation n’était généralement pas due une fatigue sensorielle, mais à un processus d’inhibition centrale concernant la réaction à un stimulus et aux stimuli très voisins (29). Mais l’intervention d’un stimulus un peu différent peut laisser réapparaître la réaction dans toute son intensité. Ainsi, un poulain habitué au surfaix peut manifester des défenses lorsqu’on lui met une selle. Progressivement on désensibilise ainsi le cheval à toutes les pièces du harnachement, au mors, au chargement, jusqu’à ce qu’il supporte l’homme. Mais ce travail n’est encore obtenu que sous le contrôle d’un écuyer à pied, à l’aide des stimuli interindividuels.

D’une manière très générale, l’apprentissage chez le cheval, surtout au début, lorsqu’il n’a pas encore « appris à apprendre’ ne doit pas être trop rapide, sous peine de désorganisation qui nécessite un retour à un stade précédent, jusqu’à l’extinction des réponses erronées, puis un réapprentissage plus lent. Le résultat d’un travail trop rapide est donc finalement une perte de temps.

Le dressage

A partir du moment où l’écuyer est sur le cheval, et non plus à côté, il ne peut plus utiliser directement les déclencheurs sociaux interindividuels. Il faut alors recourir à des procédés faisant appel directement à la sensibilité interne, kinesthésique, du cheval.

Le problème de l’excitabilité ou niveau de vigilance.

On peut définir l’excitabilité comme une propriété de l’organisme consistant à répondre à une stimulation par une réaction qui dégage une bien plus grande énergie que n’en a apporté la stimulation. Nous avons déjà traité de l’excitabilité. Ajoutons seulement que cette notion assez large recouvre ce que les cavaliers appellent « l’impulsion ». Un niveau élevé de vigilance est nécessaire pour abaisser le seuil de déclenchement de presque toutes les activités motrices. C’est pour cela que sont parfois utilisés des moyens comme cravache ou éperons, de manière brutale, car le haut degré d’excitation générale provoqué par le stimulus dangereux contribue à l’activité de l’animal qui se sent menacé. Sans tomber dans ces excès par ailleurs désorganisants, il est sûr qu’un certain niveau de vigilance est nécessaire pour obtenir l’impulsion qui prépare le cheval à l’action.

Le dressage élémentaire

Il est basé sur les quelques stimuli inconditionnés que pourront produire les aides et qui seront renforcés par un conditionnement du type ‘S’, c’est à dire celui auquel le cheval réagit spontanément quand il lui arrive quelque chose. Ce type de conditionnement n’intervient guère que pour la mise en avant à la jambe et l’arrêt au mors, et peut être ensuite utilisé pour relier entre eux les signaux des différentes aides, ce qui rend l’exécution de plus en plus facile. Le mouvement en avant associe l’action des jambes à celle de la cravache à l’arrière, séparés par 3/4 de seconde au plus, pour provoquer une réaction d’Evitement Conditionné qui est ensuite pratiquement irréversible dans le contexte où il est utilisé.

De même, la gêne provoquée par l’action du mors provoque une réaction d’arrêt qu’il suffit de récompenser en cédant instantanément pour obtenir ensuite la retenue sur une simple indication.

Le dressage ou apprentissage par action conditionnée

Cette forme de dressage utilise le conditionnement opérant ou conditionnement de type ‘R’ dans lequel le cheval adopte un comportement après en avoir éprouvé l’efficacité. On peut dire qu’il tire des enseignements du fait qu’il fait quelque chose, et non plus qu’il lui arrive quelque chose comme dans le comportement de type ‘S’. Si le cheval, de lui même ou sur une incitation, fait un geste que l’on récompense, il tendra à renouveler le même geste pour obtenir la récompense.

Remarquons que l’enchaînement

‘Motivation -> Mouvement -> Récompense’ n’est autre que le schéma de Lorenz-Craig que nous connaissons bien

excitation -> comportement d’appétence -> acte consommatoire, dans lequel l’excitation est l’envie de la récompense, le comportement d’ appétence est le geste conditionné, et où l’acte consommatoire est la consommation de la récompense. Nous sommes dans un schéma classique puisque c’est bien au niveau du comportement d’appétence que s’introduit l’apprentissage qui mène à l’acte consommatoire désiré. Plus le comportement d’appétence et l’acte consommatoire appartiennent à des systèmes proches, plus le conditionnement est facile: ainsi, les récompenses alimentaires conditionnent facilement des activités locomotrices, car celles-ci sont spontanément utilisées par le cheval lorsqu’ il recherche de la nourriture, le renforcement, c’est à dire la stabilisation de l’apprentissage est alors plus rapidement obtenu.

Il est peut être utile de préciser la notion de récompense : une récompense est  » quelque chose, objet ou situation, qui apporte un M.I.D. et un acte consommatoire à la suite d’un comportement d’appétence, permettant ainsi la résolution d’une tension ».

Pour qu’un objet acquiert, chaque fois qu’on le souhaite, un caractère gratifiant, il faut qu’il appartienne à un à système possédant une production d’excitation endogène suffisamment forte pour être presque toujours disponible.

Ainsi, pour le cheval, les récompenses pourront être choisies en fonction des circonstances dans les systèmes que nous avons énumérés.

Sécurité : le retour au box ou retour vers les congénères …..

Cohésion sociale : les caresses, la voix, pansage et grattage, et encore le retour vers les congénères, flairage…

Motricité : détente, mise en liberté, relâchement d’une contrainte (céder), et surtout, une récompense souvent méconnue bien qu’on l’utilise très souvent sans le savoir: Ici Jouissance Fonctionnelle (9) . Chaque mouvement du fait de sa production autonome d’excitation, a besoin de fonctionner. Le seul fait de lui en donner l’occasion en lui fournissent le M.I.D., constitue une récompense, et cela d’autant plus que les

mouvements concernés sont complexes et qu’ils ont été davantage travaillés et rodés. C’est en fait la sensation gratifiante procurée par le travail bien réussi au moment précis où on avait envie et besoin de le faire.

Alimentation : distribution d’aliments ayant des caractéristiques de déclencheur « supra-normal’ tels que les aliments sucrés, les céréales.

Repos: arrêt du travail dans un environnement gratifiant + retour au box.

Le mécanisme de l’action conditionnée fonctionne bien car il est gratifiant pour le cheval. Il est particulièrement bien adapté pour obtenir isolément des coordinations motrices qui existent telles quelles chez le cheval : marcher, trotter, galoper, s’arrêter, se lever, ruer, se cabrer, tendre un antérieur, etc. … C’est pourquoi il est très utilisé pour le dressage des chevaux de cirque (16)comme cela a été démontré avec l’aide de Fredy Knie, ainsi que pour le travail des sauteurs tel qu’il est présenté par I’Ecole de Vienne ou le Cadre Noir.

Mais quel que soit le procédé d’apprentissage utilisé, action conditionnée, enchaînement d’actions conditionnées (apprentissage moteur) et/ou de coordinations motrices fractionnées (mouvement volontaire), il reste toujours un problème préalable à résoudre : il faut obtenir une première fois le mouvement souhaité, ne serait-ce qu’à l’état d’ébauche, pour pouvoir le sélectionner et le renforcer.

Si l’on veut obtenir un enchaînement de mouvements qui appartiennent à des systèmes d’actions différents et ne sont donc pas regroupés ensembles dans les comportements naturels, comme par exemple une reprise de dressage ou un parcours d’obstacles, on aura alors recours à l’apprentissage Moteur et au Mouvement Volontaire.


Biologie des aides – Appétence pour l’état de repos

Le procédé consistant à attendre qu’un mouvement se produise par hasard pour le renforcer, n’est évidemment pas applicable au travail monté. Il faut alors avoir recours à un phénomène éthologique très courant dans la nature, l’Appétence pour l’état de repos. Cette expression désigne des comportements par lesquels l’organisme recherche des conditions de vie optimales lorsqu’il se trouve dans une situation menaçant son équilibre (26).

L’expression ne signifie pas que l’animal cherche à se reposer, mais que tant, qu’il n’est pas laissé en repos par un facteur irritant, générateur de « mal-aise », il ne peut se livrer à aucune autre activité que celle consistant à essayer différents comportements, jusqu’à ce qu’il trouve celui qui supprime la gêne. Une fois qu’il y est parvenu, l’animal ne se repose pas forcément mais peut revenir à ses activités normales. C’est pourquoi l’expression d’ « appétence pour l’état de repos » ne nous paraît pas une traduction heureuse de l’expression allemande et nous proposons d’utiliser plutôt ‘appétence pour l’état optimal’.

Un bon exemple en est l’agitation qui s’empare du cheval assailli par un nuage de mouches, tant qu’il n’aura pas trouvé le courant d’air dans un lieu ombragé qui réduit cette attaque à un niveau acceptable.

La puissance motivante du stimulus gênant explique le fait que les processus d’apprentissage avec sélection d’un comportement aboutissant à un relâchement de la tension, c’est à dire les processus de conditionnement opérant, de type R , se déroulent très souvent sous l’influence de stimuli de ce type (28).

Revenons maintenant aux aides. La difficulté est donc d’inciter le cheval -qui n’a pas lui même conscience de son action- à adopter un certain comportement, c’est ‘l’amorçage’. En effet, il est évident, pour des simples raisons de rapport de forces, qu’on ne peut l’obliger à faire quelque chose dont il n’éprouve ni le besoin, ni l’envie : on en viendrait rapidement aux défenses et à la rétivité. D’ailleurs, des récompenses excessives ne donnent pas non plus de très bons résultats, la meilleure rétroaction intervenant lorsque le cheval s’engage dans l’action pratiquement de lui même sur une incitation adroite.

Les aides sont perçues par le cheval sur un mode cénesthésique, et leur emploi crée une sensation globale gênante, un état de malaise suffisamment léger pour ne pas activer les systèmes de défense, mais suffisant pour ne pas le laisser en repos et mettre en route le comportement d’appétence pour l’état optimal. Si le problème posé est nouveau, c’est à dire si l’on n’a jamais utilisé avec ce cheval cette combinaison d’aides, il fera comme dans tout comportement d’appétence : il explorera les différentes stratégies existant à son répertoire de coordinations héréditaires, souvent dans l’ordre d’importance. Il essaiera la sécurité (fuite ou défenses), la cohésion sociale (rejoindre les congénères), et enfin la motricité (manifestations variées de l’apprentissage moteur).

Comment les aides sont-elles choisies ? On utilise pour cela une des propriétés fondamentales des mouvements endogènes automatiques et coordonnés par le système nerveux central, résidant dans leur faculté de pouvoir être aussi bien motivé que motivant (28).

Si les aides employées sont choisies pour inciter le cheval à prendre une attitude qui correspond à celle du mouvement recherché, la position du mouvement provoque l’appétence pour ce mouvement alors que d’habitude, c’est l’appétence existant pour ce mouvement qui provoque la prise de position correspondante et son exécution. Il suffit alors d’abaisser légèrement le seuil de déclenchement du mouvement en incitant à l’action pour qu’il s’exécute.

Les cavaliers, qui connaissent empiriquement ce mécanisme, l’ont fort bien résumé dans le précepte « la position précède l’action’. Chez le cavalier, le choix des aides à employer doit donner lieu à une recherche de stratégie optimale…

Heureusement ces aides ont été’ sélectionnées empiriquement grâce à l’expérience accumulée par plusieurs générations d’écuyers, pour ne permettre qu’une seule issue. Le cheval hésite, se défend un peu, tâtonne, et finit par trouver la ‘bonne solution’. Il s’en trouve immédiatement soulagé par la cohérence qui s’instaure entre sa position et son mouvement; le cavalier peut encore renforcer cet apprentissage en supprimant temporairement la gène par le relâchement des aides, c’est à dire en cédant. (voir encadré ‘Apprentissage moteur’).

Le cheval aura alors acquis une nouvelle coordination motrice qui ne demandera qu’à être confirmée par la répétition, car il faut distinguer l’apprentissage, qui peut être assez rapide, et la capacité d’exécution, qui est toujours lente à se rôder, et se désorganise facilement si, par impatience, on bouscule ces mécanismes fragiles.

L’apprentissage sera encore plus rapide, et le tâtonnement réduit, si nous relions le nouveau signal à un autre déjà connu qui a pour effet de faciliter le même mouvement ; il faut pour cela que les deux procédés soient totalement cohérents entre eux, c’est à dire qu’ils provoquent en même temps une réaction analogue. C’est ce que les cavaliers appellent l’accord des aides.

Toutefois il faut insister sur le fait que nous pouvons inciter le cheval à adopter les comportements les plus variés, mais inciter ne veut pas dire obliger: on peut seulement augmenter la probabilité d’apparition de ces comportements. Au fur et à mesure q’elle sera renforcée par le relâchement de la tension, l’apparition de la jouissance fonctionnelle, la voix, les caresses, etc. … la probabilité d’apparition du mouvement en réponse à des stimuli justes devient de plus en plus forte. Elle n’atteindra jamais 1 00 %, car une ‘ratée’ est toujours possible, même en admettant que le cavalier soit toujours précis dans l’utilisation des aides. En effet, l’état interne du cheval peut être différent (fatigue, excitabilité … ) et l’animal recherchera une autre solution que celle qu’il adopte habituellement, ou bien l’habituation peut faire que la tension engendrée par les aides ne soit plus assez forte pour faire jouer l’appétence pour l’état optimal.

Il ne reste plus qu’à enchaîner les coordinations héréditaires motrices et leurs fragments, les mouvements volontaires, sous la forme d’un apprentissage moteur a la propriété d’acquérir, lorsqu’il est bien rôdé par le travail, la même valeur qu’une coordination motrice innée (Lorenz. 1984). Comme elle, une coordination apprise ne peut plus être oubliée et les modifications apparentes sont seulement des superpositions et des enrichissements. Plus curieusement, comme les coordinations héréditaires, les coordinations apprises acquièrent leur propre comportement d’appétence qui procure au cheval une ‘jouissance fonctionnelle’ d’autant plus forte que le mouvement n’a pas été utilisé pendant un certain temps, et ceci d’autant plus qu’il était plus difficile et bien rôdé.

 

APPRENTISSAGE MOTEUR

1) Elever le NIVEAU de VIGILANCE

– abaissement du seuil de déclenchement

– désinhibition des excitations endogènes facilitée

= IMPULSION

2) Utiliser: ‘APPETENCE POUR L’ETAT DE REPOS »

– créer une tension : ‘Mal-Aise’

· but clairement défini

· pressions réparties en fonction du but

– doser la tension –

· trop fort = défense

· trop faible = habituation

– le cheval recherche une stratégie

– parmi les réactions possibles favoriser celle souhaitée :

un seul mouvement libératoire, répéter et renforcer par

· élimination de la tension

· jouissance fonctionnelle

· fonctions alimentaires

· fonctions sociales

 

Conclusion

C’est encore à Lorenz que nous allons emprunter notre conclusion (28).

« Toute tentative pour enfermer l’apprentissage dans une seule et unique théorie est désespérée. Il y a incontestablement d’innombrables programmes ouverts fondamentalement différents, qui se sont formés indépendamment les uns des autres et dont chacun recueille à sa manière de l’information qu’il exploite ensuite dans le sens d’une modification téléonomique (c.à.d. allant dans le sens de la conservation de l’espèce) de ce mécanisme physiologique dont la fonction est le comportement ».

 

Jean-Claude BARREY

Pour en savoir plus:

La bibliographie et notes de lecture du billet Cohabitation et relations homme-cheval

(1) BARREY J.C. – Le cheval dans l’environnement imposé par l’homme. Cheval Magazine, (1987), (191),79-83.

(2) BARREY J.C. – La structure de l’espace proche chez le cheval: étude théorique et conséquences pratiques. CEREOPA 11ème journée d’étude, (1985), 138-144.

(3) BARREY J.C. – Le cheval dans son espace. Cheval Magazine, (1987) (182), 79-83.

(4) BARREY J.C. – La relation animale, du cheval à l’homme. Les nouveaux chevaux du bonheur, (1985), (1), 21-30, et (2), 33-42.

(5) BARREY J.C. – Biologie de la domestication. Recherches pluridisciplinaires, (1988),(O),31-34.

(6) BLAIN J.J. – L’inné et l’acquis dans le comportement locomoteur du cheval de sport. Thèse ENV Alfort, (1980), 61p.

(7) BLANCHETEAU M. – L’apprentissage chez l’animal, faits et théories. P. Mardaga, Bruxelles, (1982),210 p.

(8) BRUNSWIK E. – Scope and aspects of me cognitive problem. Conternporary

approaches to cognition, Harvard univ.press, Cambridge. (1957).

(9) BÜHLER K. – Handbuch der Psychologie, I.Teil: Die Struktur der Wahmehmung, léna.w. .(1922)

(10) CAMPAN R. – L’animal et son univers. Privat, Toulouse, (1980), 252 p.

(1 1) CHANGEUX J.P. – L’homme neuronal. Fayard, Paris, (1983), 375 p.

(12) CHAUVIN R. – Psychophysiologie 11, Le comportement animal. Masson, Paris, (1969), 41 8 p.

(1 3) CHAUVIN R. – L’éthologie, étude biologique du comportement animal. P.U.F., Paris, (1975), 236 p.

(14) CRAIG W. – Appetites and aversions as constituants of instincts. Biol.bull. Woods Hole, (1918), 34, 91-107.

(15) DELACOUR J. – Neurobiologie de l’apprentissage. Neurobiologie des comportements, 215-250. Hermann, Paris, (1984).

(16) DOLDERER E.M. – Lernhaiten von Pferden aus der Sicht der modernen Verhaitensbiologie. Zulassungsarbeit fd.Wiss. Prüfung f.d.Lehramt an Gymnasium, Univ.Freiburg, (1975).

(17) EIBL-EIBESFELDT 1. – Ethologie, Biologie du comportement. Naturalia et Biologia, Paris, (1984), 620 p.

(18) EIGEN M. et WINKLER R. – Das Spiel. Munich, Piper, (1975).

(19) HOUPT K.A. – Stable vices and traiter problems. The veterinary clinies of North America, (1986), 2, (3), 623-632.

(20) HULL C.L. – Principles of Behaviour. New York, (1943).

(21) KARLI P. – Neurophysiologie des motivations. Revue de psychologie et des sciences de l’éducation, (1970),5,395-426.

(22) LABORIT H. – La colombe assassinée. Grasset, Paris, (1983), 211 P.

(23) LABORIT H. – L’inhibition de l’action, biologie comportemental et physiopathologie. Masson, Paris, (1986), 294 p.

(24) LEBLANC M.A. – Le cheval. Ed.de l’Homme, Montréal, (1984), 305 p.

(25) LORENZ K. – Le tout et la partie dans la société animale et humaine, dans Trois essais sur le comportement animal et humain, 71-174. Seuil, Paris, (1950).

(26) LORENZ K. – Psychologie et phylogenèse, dans Trois essais sur le comportement animal et humain, 175-240. Seuil, Paris, (1954).

(27) LORENZ K. – L’agression. Flammarion, Paris, (1969), 285 p.

(28) LORENZ K. – Les fondements de l’éthologie. Flammarion, Paris, (1984), 404p.

(29) SCHLEIDT M. – Untersuchungen über die Ausiôsung des Kollems bei Truthahn, Z. Tierpsychol, (1954), 11, 417-435.

(30) SEITZ A. – Die Paarbildung bei cinigen Cichilden Il. Z.Tierpsychoi, (1941), 5, 74-100.

 

Les billets de Jean-Claude sur le blog

Cohabitation et relations homme-cheval # 1: Rappel sur les bases du comportement du cheval

Cohabitation et relations homme-cheval # 2: L’environnement imposé au cheval

Ethologie: méfiez-vous des contrefaçons…

Votre cheval est-il heureux?

– Les chevaux et leurs cousins: les ânes

Le livre

Jean-Claude BARREY et Christine LAZIER, « Ethologie et écologie équines – Étude des relations des chevaux entre eux, avec leur milieu et avec l’homme », Editions Vigot, 2010, 208 p., 35 euros

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