Nicolas Perez novembre - 24 - 2008
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Avant de poursuivre sur le titre de psychothérapeute, je voulais vous faire part de cet article qui résume en quelques mots le contenu et le contexte qui accompagne la réglementation de ce titre!

J’essaie de publier dans les prochains jours la suite de mon billet … comme promis …

Bonne lecture

Article du journal Le Monde du 9 juillet 2008: « Les psys dénoncent l’instauration d’une « psychothèrapie d’Etat » » de Cécile PRIEUR

« LA POLÉMIQUE sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute s’embrase à nouveau. Alors que le gouvernement vient de transmettre au Conseil d’Etat un projet de décret débattu depuis près de cinq ans avec la communauté psy, c’est désormais un projet annexe d’arrêté qui met le feu aux poudres.
Ce « document de travail », signé des ministères de la santé et de la recherche, définit avec précision le contenu de l’enseignement théorique et pratique des futurs psychothérapeutes. La communauté psy dénonce une immixtion du gouvernement dans la définition du soin psychique et l’instauration d’ « une psychothérapie d’Etat ».
Le 13 août 2004, le Parlement adoptait l’article 52 de la loi sur la santé publique reprenant un amendement de Bernard Accoyer, actuel président (UMP) de l’Assemblée nationale. M. Accoyer cherchait à réglementer l’usage du titre de psychothérapeute, utilisé actuellement par des psychiatres, psychanalystes, psychologues mais aussi des professionnels non médicaux, issus de dizaines de courants de pensée. Au nom de la lutte contre le charlatanisme, ce texte visait à réserver le titre de psychothérapeute aux professionnels inscrits sur un registre national et se soumettant à une formation universitaire.

Depuis l’adoption de la loi, trois ministres de la santé se sont efforcés, jusqu’ici en vain, de publier le décret issu de cet article de loi. Les querelles entre psys et gouvernement n’ont pas cessé. La dernière version du texte, élaborée par le cabinet de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, prévoit que les professionnels souhaitant user du titre se soumettent à une formation de 400 heures en psychopathologie clinique suivie d’un stage pratique de cinq mois. Ce décret a été approuvé par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, le 16 juin, avant d’être transmis au Conseil d’Etat. Alors que la communauté psy s’était résolue à accepter le compromis de la dernière version du décret, elle découvre aujourd’hui, avec stupeur, un projet d’arrêté, resté confidentiel, et déclinant le contenu de la formation. Selon ce texte, les futurs psychothérapeutes devront maîtriser « les principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique) » et avoir une « connaissance des outils d’évaluation (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante ».

Pour les professionnels de la psyché, divisés entre courant psychanalytique et thérapies brèves d’inspiration anglo-saxonnes, le gouvernement prend parti dans une querelle épistémologique. »Il s’agit d’un hold-up cognitiviste sur le titre de psychothérapeute, dans le but explicite d’éliminer la pratique psuchanalytique », dénonce Jacques-Alain Miller, chef de file de l’Ecole de la cause freudienne (courant lacanien de la psychanalyse). « On veut déposséder l’université de la définition du contenue de son enseignement, au profit du modèle psychiatrique, très minoritaire en France », s’insurge Roland Gori, président du Séminaire interuniversitaire européen d’enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse.

La nature du texte incriminé – un simple arrêté – inquiète d’autant plus qu’il peut-être pris sans aucune consultation. Le ministère de la santé explique que sa rédaction ne relève pas de sa responsabilité, mais de celle du ministère de la recherche. Dans l’entourage de Valérie Pécresse, on confirme que « l’arrêté vient compléter le décret et qu’il ne sera pas soumis à concertation » ».

Nicolas

One Response to “Article du journal Le Monde sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute”

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    Nicolas Emond
    novembre 25th, 2008 at 12:50

    Cet article résume en effet très bien tout le contexte chaotique qui accompagne la suite du fameux amendement Accoyer.

    On cherche à exclure les « charlatans » du champ de la psychothérapie, mais pour ça on va demander aux psychothérapeutes de se soumettre à un flicage administratif visant à vérifier s’ils ont bien reçu une formation répondant à des critères arbitraires.
    Ou plus exactement, à des critères posthumanistes fondés sur l’idée que seul ce qui est chiffrable est démontrable et valable. Les psychanalystes hurlent, les systémiciens s’inquiètent, les éricksoniens ne savent pas où donner de la tête, les cognitivistes et les comportementalistes sont plutôt satisfaits. Mais quid de l’EMDR, de la PNL, des TOS, des sophrologues, des relaxologues, des art-thérapeutes, des thérapeutes de couple, des génogrammes, des thérapeutes travaillant dans la prévention et de tant d’autres courants ? Si on veut faire du qualitatif plutôt que du quantitatif, il faut utiliser des techniques bien connues depuis 50 ans ? Quel avenir pour les nouveaux développements des psychothérapies ?

    Pendant ce temps, nous autres équithérapeutes gardons dans l’idée que, étant déjà si peu nombreux sur le terrain à avoir reçu une formation à l’équithérapie ou à la TAC, nous pouvons compter sur quelques mains ceux qui revendiquent en plus un titre de psychothérapeute. Nous continuerons à être des équithérapeutes, et la loi n’empêchera aucun enseignant sportif de continuer à prétendre qu’il fait de la thérapie. Les charlatans seront toujours là, et les gens les plus fiables seront les seuls surveillés : la réglementation ne nuit qu’au bien…

    Et nous autres, dirigeants d’organismes de formation en médiation animale, nous n’aurons sans doute jamais 400 heures d’enseignement en trop (qui plus est pour de la formation généraliste sur des thèmes étrangers à notre objet et imposés par décret) et 5 mois de stage à rajouter pour que nos futurs confrères valident un titre qui, quoi qu’il en soit, n’inclue pas notre pratique dans ses courants.
    Et de toutes façons aucune fédération en médiation animale n’a jugé opportun de saisir le coche en 2003 au moment des débats sur l’amendement initial : nous ne nous reconnaissons pas nous-même en tant que psychothérapeutes…

    La bonne nouvelle reste que, si d’autres ne sont pas sortis du sable, nous pourrons garder nos pieds dans la sciure.

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