Véronique mai - 4 - 2009
avatar

Depuis quelques jours, suite à l’émergence de la « grippe mexicaine », l’actualité met nettement en évidence que les réactions peuvent être variées et opposées face à un danger potentiel : quand la panique n’est pas loin chez certains, pour d’autres, le danger est au contraire minimisé. Entre exagération et négation, il s’agit avant tout de comprendre, et de s’informer, afin de ne pas sombrer dans une peur panique qui ne serait pas fondée, mais à l’inverse aussi, de ne pas non plus planer dans la toute puissance en niant les risques, si minimes soient-ils.

Dans nos pratiques en médiation animale, à l’abord des germes que les animaux peuvent transmettre à l’Homme, chacun a pu un jour être confronté à de telles réactions : une crainte exacerbée avec une vision centrée sur « l’animal vecteur de maladies » et à l’opposé un désintérêt pouvant évoluer vers le déni, face à une démarche rigoureuse de gestion de tels risques. Face à ces constats, les porteurs de projet en médiation animale doivent pouvoir rassurer, mais aussi expliquer la nécessité de respecter quelques règles simples, pour limiter les risques de transmission de maladies éventuelles entre chiens introduits dans des programmes de médiation animale et bénéficiaires de tels programmes.

Les mesures de prévention à mettre en place pour les chiens impliqués dans les activités associant l’animal.

1. Les règles générales

En médiation animale, il est indispensable d’introduire des chiens à jour de leurs vaccins, vermifugations, traitements antiparasitaires, en bonne santé, et d’introduire des chiens, de préférence adulte, parfaitement éduqués, dont le comportement en présence du référent a été évalué, afin de limiter les risques traumatiques et leurs infections éventuelles (morsures, griffures).

• Les vaccins du chien
Parmi les maladies pour lesquelles le chien est vacciné, deux sont considérées comme des zoonoses : la rage et la leptospirose. Les autres maladies contre lesquelles les chiens sont vaccinées ne sont pas des zoonoses, mais sont des maladies très graves pour le chien.

• La prévention des vers
Elle comprend tout d’abord les mesures d’hygiène : se laver les mains après avoir caressé un chien, ramasser les déjections des chiens, interdire au chien de faire ses déjections dans les bacs à sable, dans les lieux où les enfants mettent leurs mains dans la terre ou le sol….
Ne pas permettre à l’animal de lécher le visage, la bouche, et éviter d’embrasser l’animal.
Ne donner pas de produits crus ou peu cuits, éviter que le chien ne fouille dans les poubelles.

Ensuite, il est important de vermifuger les chiens à intervalles réguliers. La fréquence de vermifugation sera fonction de l’âge de l’animal et de son stade physiologique (gestation…).

• Les traitements antiparasitaires
Un traitement mensuel est indiqué pour prévenir les infestations parasitaires les plus fréquentes (puces).

Prêter une attention particulière à l’hygiène et l’état de santé de votre chien. Retirer l’animal d’un programme de médiation animale, lorsqu’un problème de santé survient. (être particulièrement vigilant aux troubles digestifs, aux problèmes de peau, et aux épisodes fébriles).

2. Les mesures de prévention supplémentaires avec les personnes immunodéprimées :

Avec Les personnes immunodéprimés, une vigilance accrue s’impose :

• Ne pas permettre à l’animal de lécher les plaies du bénéficiaire. Avant les visites, couvrir les plaies.
• Le bénéficiaire doit éviter tout contact avec les excréments, l’urine et le sang de l’animal.
• Tout chien au contact de personnes immunodéprimées présentant un épisode diarrhéique doit être retiré du programme et faire l’objet d’investigations plus poussées (visite vétérinaire, coproscopie pour la recherche de vers, giardiose, cryptosporidiose, campylobactériose ou salmonellose). S’ils n’ont pas de problèmes particuliers, on peut proposer une analyse annuelle de matières fécales du chien au contact de personnes immunodéprimées.
• En milieu hospitalier, la médiation animale est déconseillée dans certains cas (ablation de rate du patient, tuberculose, fièvre d’origine indéterminée du patient, patients infectés par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline).

La mise en place de telles mesures préventives, tout en limitant les risques pour le bénéficiaire, doivent permettre aussi de crédibiliser les pratiques de médiation animale. Ces mesures devraient s’inscrire dans une démarche globale de professionnalisation du secteur

Pour en savoir plus:

FORTIER, S., VILLENEUVE, A., HIGGINS, R. La zoothérapie et les risques pour la santé humaine associés à la présence de chiens, de chats ou d’oiseaux en institution. Guide de prévention des zoonoses et autres problèmes de santé en zoothérapie.
Zoothérapie Québec, Animots, numéro d’automne, 2001.

VERNAY, D. Le chien partenaire de vie. Applications et perspectives en santé humaine. Ramonville Saint-Agne : Editions Eres, 2003. 147 p.

Véronique

 

Leave a Reply

Recevez les articles par mail

A propos

La Médiation Animale ? Telle est la question pour un grand nombre de personnes … Le but de cette pratique, en quelques mots, est la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle homme-animal. Elle est donc associée à une intentionnalité ... Lire la suite

Sandie

Recherchez sur le blog

A découvrir

Bibliographie

Définition Médiation Animale