Sandie Bélair janvier - 24 - 2019
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Comme promis, en ce début d’année, nous avons souhaité vous présenter un tout nouveau regroupement: un syndicat spécifique à la pratique de la médiation équine. Inédit en France, ce collectif témoigne de la volonté de professionnaliser, de rassembler et de créer une identité commune.

Nous avons pour habitude sur ce média, de laisser la parole à chacun. Ainsi il y a quelques années, nous avions invité Isabelle Claude (voir ici) à nous parler de la formation d’équicien(ne) avec sa reconnaissance au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), puis nous avions proposé aux responsables des principaux organismes de formation de nous parler de leur positionnement (voir ). Il y a quelques semaines suite aux annonces de la FFE, c’est Carole Yvon, responsable de Cheval et Diversité, qui est venue présenter l’ambition et la formation de sa fédération (c’est par ici). En parallèle, est né un Syndicat Interprofessionnel des Praticiens en Médiation Équine (SIPME), nous avons donc été curieux et avons eu envie d’en savoir davantage en sollicitant sa présidente Julie Martouzet.

Une façon de vous tenir informés sur ce qu’il se fait, se créé et se construit au sein du milieu et de vous faire découvrir une initiative fort intéressante! Bonne lecture et merci Julie!

 


 

Qui est à l’initiative de la création du Syndicat?

Suite à un regroupement au printemps dernier à Cagnes sur mer, et en réponse à des réflexions vécues par plusieurs professionnels de la médiation équine dans divers territoires de France, est née l’envie de création d’un Syndicat national.

Aucune personne n’est à proprement parler à l’initiative de ce projet, mais il émane plutôt de plusieurs personnes investies dans le secteur depuis déjà de nombreuses années et qui gravite dans un rayonnement large des pratiques (équitation adaptée, formation, equitherapie, prolongement de thérapie assistée avec le cheval…), qui ont décidé de travailler ensemble pour avancer sur le besoin de représentativité des praticiens de terrain, mais aussi sur une définition claire et collégiale des diverses pratiques pour protéger et accompagner au mieux les bénéficiaires.

 

 

Pourquoi un Syndicat?

Nous nous sommes posé la question de la forme de regroupement souhaitée par chacun, et la représentation des professionnels semblait plus évidente par la forme syndicale. Aujourd’hui de nombreux organismes ou associations portent la médiation ou les médiations équines mais aucune ne porte les praticiens au niveau national. Au-delà du climat clivant actuel, ce sont les réalités de terrain que nous souhaitons mettre en avant avec leurs besoins et leurs ressources.

Nous rencontrons beaucoup de personnes aujourd’hui qui semblent perdues dans cette vaste communication autour des médiations équines, cela dessert tout le secteur. Il nous faut aujourd’hui plus de cohérence face aux publics et aux instances politiques afin de continuer à avancer vers la reconnaissance des pratiques.

 

Comment va-t-il fonctionner? Quelle organisation?

Le syndicat est en cours de développement et sera dessiné au gré des professionnels qui le portent. Nous avons décidé de le porter de façon plurielle avec un pouvoir réparti déjà au niveau du bureau. Nous fédèrerons ce regroupement autour d’une charte des pratiques qui se déclinera par la suite selon les différences rencontrées comme entre l’équitherapie et l’hippothérapie.

Un bureau et un CA représenteront un large éventail de professionnels et structures françaises, et porteront des projets qui se mettront en place sur les territoires selon leur dynamique. Nous envisageons de construire par la suite des collèges selon les identités des praticiens ou selon les territoires.

 

Qui peut y adhérer et comment?

Chaque professionnel de la médiation, allant du sport adapté à l’équitherapie, est invité à adhérer au syndicat au-delà de son organisme de formation, de son territoire…nous souhaitons créer une identité du secteur issue de ceux qui se reconnaîtront dans la charte nationale. Dès que la constitution et les premiers outils seront en place, nous lancerons les bulletins d’adhésion en commençant par nos réseaux respectifs car la personne rentre par cooptation de membres déjà adhérents.

 

Quels sont les avantages à y adhérer pour un praticien? Quels sont ses engagements en retour?

Les avantages sont d’être soutenus par une entité nationale qui travaille sur des chantiers qui sont difficilement conciliables avec le terrain : travail auprès des pouvoirs publics, enquêtes de besoins, développement de la recherche…

Nous souhaitons répondre à une demande de représentativité « juste » du paysage existant et nous soutiendrons les projets locaux au travers d’un annuaire national mais également en mettant en avant des personnes ressources qui pourront conseiller ou soutenir les professionnels.

 

© SIPME – Réunion de travail organisée par le Pas-Sage

 

Quelles sont les « chantiers » du Syndicat à court et long terme?

Suite à la première assemblée, nous avons voté, entre autres, les projets suivants,

  • Constituer un annuaire des membres (projet de cartographie et catégorisation avec versions en usage en interne ou externe)
  • Créer des outils de communication propres au syndicat 
  • Créer un numéro d’appel national, permettant d’orienter les questions et demandes du public et des membres
  • Mener une enquête afin de constituer un outil interne identifiant les acteurs, besoins et personnes-ressources de la filière
  • Réaliser une première action auprès des pouvoirs publics
  • Développer des Chartes de bonnes pratiques, une Charte générale commune à tous et des Chartes spécifiques à certaines professions ou branches
  • Faire adhérer le SIPME à une fédération internationale de médiation équine comme l’Horses in Education and Therapy International

Ces missions nous paraissent primordiales aujourd’hui pour le développement du secteur « pour et avec » les praticiens, et pour répondre au mieux à la demande croissante des publics.

 

La FFE s’est clairement et officiellement positionnée dernièrement comme nouvel acteur de la médiation équine avec l’ambition de réunir l’ensemble des praticiens (voir notre interview). Est-elle engagée auprès de votre Syndicat et est-ce qu’elle y a un rôle? Si oui, lequel? Si non, pourquoi?

Dans le climat actuel, qui est assez clivant dans notre secteur, nous restons ouverts à un partenariat avec les grands organismes existant et la FFE est représentée au sein du syndicat par de nombreux professionnels qui sont convaincus du projet. Notre projet s’est toujours porté vers l’ouverture mais nous ne souhaitons pas que les praticiens soient englobés dans une entité qui oriente le cadre de la filière de façon unilatérale.

Certains organismes de formation ont décidé de participer à ce projet sans pour autant se mettre en avant mais plutôt par souci de représentativité et adhésion au projet d’union au-delà des « débats » d’écoles…

 

© SIPME – Assemblée constitutive Novembre 2018 au Salon du Cheval

 

Carole YVON, dans l’interview (ici) que nous avons concentré à Cheval et Diversité dit cela: « Pour terminer, je reprends les mots de ma collègue, Fanny Delaval, CTN en charge du Para Dressage et des disciplines Para équestres, en conclusion de l’Equimeeting d’Hennebont. Ils reflètent le sens de la démarche fédérale Cheval et Diversité : « Trois points clefs :

  • Le premier est que nos équidés offrent un important panel de possibilités d’approches pour : accompagner, aider, soigner, l’autre…les autres. Il est cependant important de ne pas oublier de leur procurer en retour, les conditions de vie et les soins qu’ils méritent.
  • Le second est qu’au-delà d’un choix personnel de cursus de formation c’est bien au final la compétence qui prime. »l’on ne fait bien que ce que l’on sait faire ».
  • Le troisième et dernier point est que sortir d’un état d’esprit concurrentiel permettrait aux différents organismes représentés ici d’avoir davantage de reconnaissance auprès des organismes de tutelles. La Fédération Française d’Equitation, par le poids de ses 630 000 licenciés, peut très probablement incarner cette représentativité collégiale et militer pour la reconnaissance de la médiation équine. L’interdisciplinarité est une clef essentielle de l’efficacité. Elle permet de respecter les prérogatives légales de chacun et d’agir en sécurité, avec efficience et efficacité. »

Que pensez-vous du point 3? Est-ce, selon vous, le rôle d’une fédération sportive? Car il s’agit bien avant tout du domaine de la relation d’aide et/ou du soin…        

Tout d’abord les premiers points m’enchantent, j’espère réellement que cela sera le cas pour tous nos équidés de France.

Ensuite comme énoncé ci-dessus, l’heure n’est pas à créer de nouvelles polémiques mais bien à avancer avec les personnes présentes sur le terrain qui ont connu jusqu’ici de nombreuses années de pratiques sans attendre aucun soutien de cette fédération ayant « un certain poids ».

Aujourd’hui, nous travaillons tous auprès de personnes de la FFE qui font un travail merveilleux et avec lesquelles le travail est harmonieux et tout à fait complémentaire.

Il existe déjà de très belles pratiques et de nombreux projets en sport adapté, en équi-handi et en para-équestre, où une fédération sportive a toute sa place et dont le rôle est attendu.

La filière de la médiation équine est diversifiée regroupant des professionnels de l’accompagnement et du soin de formation et de parcours variés, dans laquelle chacun peut trouver sa juste place. Nous ne souhaitons pas soulever un marché concurrentiel mais soutenir l’essor connu aujourd’hui avec un nombre de praticiens de de bénéficiaires de plus en plus nombreux.

L’avenir s’ouvre vers de nouveaux horizons où nous souhaitons que les pratiques actuelles soient plus définies, protégées et valorisées au travers de ceux qui la portent et la vivent sur le terrain.

 

Le mot de la fin est pour vous…

Le site contenant les informations seront en ligne très prochainement ainsi que notre présence sur les réseaux sociaux. A bientôt

 


 

N’hésitez pas à commenter et nous faire part de vos remarques, questions et réactions! A très vite!

Sandie BELAIR

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One Response to “Interview de Julie Martouzet, présidente du Syndicat Interprofessionnel des Praticiens en Médiation Équine (SIPME)”

    avatar
    Nicolas E
    janvier 25th, 2019 at 11:10

    Merci beaucoup, Sandie et Julie, pour toutes ces informations et pour les communiquer au plus grand nombre.
    Le SIPME, avec une direction collégiale et interprofessionnelle, à laquelle participent à même hauteur des praticiens de terrain (enseignants en équitation adaptée, équithérapeutes, praticiens sans étiquette) et des organismes (centres de médiation équine, réseaux, organismes de formation), répond à un besoin de transversalité, de dialogue, et de collaboration au sein et au service de la filière dans son ensemble, au-delà des clivages habituels, dans le respect de l’identité et des spécificités de chacun.
    A l’instar de moniteurs et de clubs qui ont témoigné leur intérêt et leur soutien envers le SIPME, le service Cheval & Diversité de la FFE est évidemment, comme tous les acteurs de la filière, invité à rejoindre le SIPME – comme il a été invité à participer à sa création. Nous souhaitons pouvoir travailler ensemble pour trouver une convergence entre l’intérêt des clubs sportifs et l’intérêt des praticiens en médiation équine.

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