Sandie Bélair janvier - 31 - 2017
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Le texte qui suit est une simple vignette clinique et ne constitue pas une étude de cas. Le prénom de l’enfant a été modifié… Elle aborde brièvement la notion « d’accordage » fondamentale en médiation animale et évoquée dans la définition de Résilienfance: Médiation Animale: une nouvelle définition par Résilienfance et al.

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David a 12 ans, il est atteint de surdité et présente des troubles autistiques. Voici quelques observations (non exhaustives de ce qui est observé, vu, travaillé…) après neuf séances (hebdomadaires en groupe) de thérapie avec le cheval…

David semble avoir bien repéré l’activité et ses différentes étapes. En arrivant et en me voyant, il sourit et signe « bonjour ». Lors des séances, il participe, de manière assez soudaine, à chaque étape. Les contacts sont brefs et il est surtout en demande pour monter sur le cheval.

 

 
Autour du cheval, David montre un intérêt pour les orifices et pour les petites cicatrices présentes sur le corps du cheval : les trous. Il tente de les remplir avec les doigts ou la main. Il va et vient, papillonne autour de l’animal mais ne s’éloigne pas. Il escalade sur la barrière, monte descend du banc, se jette sur les professionnels avec le désir d’être porté. Il peut également courir et se jeter contre le ventre de l’animal. Spontanément, il peut demander à être porté par le cheval. Il vient près de lui et des professionnels, puis s’accroche au tapis, tente de se hisser. Il nous montre clairement son désir. Une fois à cheval, l’équilibre est difficile à trouver mais il peut trouver, après quelques minutes, un certain ancrage, les stéréotypies motrices et auto-stimulations peuvent être moins présentes et moins intenses. Elles cessent parfois. Les stéréotypies motrices de David sont une décharge motrice qui évacue le contenu psychique de l’émotion. Elles semblent rentrer dans le cadre de la recherche d’une « seconde peau » (Houzel) et viennent prendre la place des émotions.

Nous remarquons également que David peut jouer et rejouer un scénario : monter et se laisser glisser du cheval, être porté et tomber mais être rattrapé par les adultes. Les chutes permettent de prendre conscience des limites de son corps et le cheval (et le professionnel) donne une sensation extérieure vitale : le contact.

Le dialogue tonico-postural avec le cheval (isopraxie: Jean-Claude Barrey, accordage: Stern) peut rappeler le corps à corps du mère/bébé. La régularité et la répétition du mouvement créent une enveloppe. A cheval, l’enfant prend progressivement conscience de son enveloppe corporelle. Le cheval rassemble, porte et maintient, met l’enfant en relation avec son corps. Le professionnel rassure, accompagne, pose des mots, signe et permet à l’expérience de prendre sens.

Sandie BELAIR

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