Marine Grandgeorge mars - 7 - 2013
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Le blog est un peu moins prolifique ces derniers temps… veuillez nous en excuser… d’ici quelques semaines il devrait se remettre activement au travail!

En attendant, Marine Grandgeorge nous propose de revenir sur le colloque qui a eu lieu à Brest en décembre dernier: Regards croisés – Autisme: le rôle de l’animal. Vous êtes certainement nombreux avoir pu consulter les actes de ce colloque… nous avons donc fait le choix de publier quelques interventions et notamment celle du  Dr Eric Lemonnier, pédopsychiatre au CHRU de Brest, Centre de Ressources Autisme Bretagne. Bonne lecture et merci Marine! Sandie Bélair

Introduction

Comme toute approche systémique, l’étude du rôle de l’animal auprès d’un enfant autiste demande à ce que l’on fasse la part de ce qui revient à chacun des protagonistes, ainsi que la façon dont l’interaction passe de l’un à l’autre. Eric Lemonnier cite plusieurs exemples connus, dont:

– Temple Grandin qui s’est interrogée sur l’animal et notamment sur la manière de prendre en charge les animaux avant de les tuer en abattoir, pour minimiser leur stress.

– La possibilité que les enfants avec autisme ont de pratiquer la médiation par le cheval

L’autisme

L’autisme est un trouble neuro-développemental précocement mis en place. C’est une forme de développement hétérogène sur différents aspects : psychoaffectif, psychomoteur, psychocognitif, communication et langage. On peut observer une atteinte de l’ensemble du développement de manière homogène, mais dans certains cas, une hétérogénéité existe : (1) atteinte spécifique, ou (2) atteinte de l’ensemble du développement de manière hétérogène ou (3) atteinte hétérogène au fil du temps.

Ceci impose une étude selon l’âge. Pour illustrer cela, Eric Lemonnier parle de l’âge d’apparition des premiers signes d’inquiétude d’après les parents (ex : 40% repèrent les symptômes dans la première année, et 60% entre 18 et 30 mois) ainsi que des trajectoires développementales d’enfants typiques et d’enfants ultérieurement diagnostiqués avec autisme (Ozonoff et al, 2010). Les facteurs pronostiques dépendent du niveau du langage, du développement cognitif, de la présence d’éventuelles maladies associées, etc. Il y a une claire diversité des situations. Par exemple, en s’intéressant aux adultes autistes, on remarque des situations très contrastées, de l’ingénieur marié avec enfants à des adultes sans langage ni autonomie dans des situations difficiles. A 6 ans, les observations montrent que les enfants autistes dans la communauté des gens du voyage vont mieux car ils « apprennent » de par leurs modes de vie à s’adapter à une grande diversité de situations. Ce qui est un paradoxe car les autistes ne veulent pas la diversité !

Les particularités de l’autisme pouvant avoir un rôle dans l’interaction avec l’animal

· Traitement cognitif de l’information

2 manières complémentaires de traiter l’information

 

 

Tandis que les personnes neurotypiques font les deux en permanence, les personnes autistes ont un travail de hiérarchisation de l’information qui ne marche pas. Quelles sont les implications possibles dans la communication avec l’animal ?

· Ocytocine

Cette hormone peut être considérée comme l’hormone de l’attachement. D’un coté, il a été montré qu’elle est produite dans les interactions positives homme-homme mais aussi homme-chien, et cela chez les 2 partenaires. De l’autre, il est constaté un déficit d’ocytocine dans l’autisme. Que va-t-il se passer lors d’une interaction avec l’animal ?

· Lecture de l’intentionnalité

Il existe des difficultés pour les autistes à comprendre l’intention chez l’homme. L’intentionnalité est moins variable chez l’animal donc, serait-il plus facile à comprendre ?

· Aspects sensoriels et perception du mouvement

L’autisme est aussi caractérisé par des troubles neuro-sensoriels. Ainsi, les différents sens sont touchés : odorat, gustatif, auditif, vestibulaire, toucher, visuel. De plus, il existe des difficultés de reconnaissance du mouvement de l’homme et l’animal. Récemment, Tardif et al (2007) ont même montré que notre monde « va trop vite » pour les personnes autistes. Quel impact sur la communication avec l’animal ?

Pour finir, Eric Lemonnier évoque aussi les particularités psychomotrices des personnes avec autisme (ex : troubles de la motricité fine, de l’équilibre, difficultés à maitriser sa force), les aspects psychologiques et langagiers (ex : rythme, intonations) et les intérêts très forts que certains enfants développent pour les animaux.

Conclusion

La présence d’un animal auprès d’une personne autiste doit être réfléchie, notamment par rapport à son âge, son niveau de développement d’éventuelles maladies associées, en respectant ainsi les spécificités de l’autisme.

Marine Grandgeorge

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