Sandie Bélair septembre - 22 - 2014
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Quelques brèves, quelques échos nous conduisent, aujourd’hui, à faire un point sur les réalités de terrain en médiation animale. Il semblerait, en effet, que certaines représentations soient erronées et que certains organismes de formation véhiculent et alimentent cela. La grande question: la pratique de la médiation animale peut-elle être considérée comme un métier et peut-on en vivre?

Sur le blog, nous avons souhaité vous donner une information claire et objective. Nous avons donc pour cela fait appel à la Fondation Adrienne et Pierre Sommer et nous vous proposons aujourd’hui une interview de Boris Albrecht, directeur.

Pour rappel, cette fondation a pour objet la relation Humain-Animal et mène ses actions de façon totalement désintéressée. Elle est la seule entité privée en France à encourager, structurer le secteur de la médiation animale (actions éducatives, centre de ressources, accompagnement de la recherche et financement de projets).

Nous profiteons de cette introduction pour vous préciser que la Fondation Sommer vient de lancer son appel à projets 2015! Date limite: 3 décembre 2014.

1) Boris Albrecht, qui pratiquent la médiation animale? Et quels sont les différents statuts juridiques?

A ce jour, la très grande majorité des acteurs de la médiation animale sont des professionnels de la prise en charge des personnes :
• sanitaire (médecins, infirmières, psychologues, kinésithérapeutes, psychomotriciennes, ergothérapeutes…),
• social ou médico-social (éducateurs, assistantes sociales…),
• enseignants.

Dans une moindre mesure on trouve également des professionnels du monde animal : vétérinaires, éducateurs canins, moniteurs d’équitation…

Par ailleurs, il existe toujours des « cas particuliers » et des personnes qui possèdent une double compétence : (infirmier et éducateur canin, kinésithérapeute et moniteur d’équitation par exemple) mais ils sont minoritaires.

Enfin certaines personnes se sont engagées sans aucune de ces deux compétences en ayant suivi une formation courte le plus souvent en « zoothérapie » ou « médiation animale ».

Ces personnes ont des statuts différents selon leur formation d’origine :
• ceux qui sont prestataires c’est-à-dire qui interviennent dans les établissements à la demande de ceux-ci sont soit des auto-entrepreneurs ou travailleurs indépendants,
• soit des salariés d’une personne morale le plus souvent une association (centre équestres par exemple) mais nous avons repéré des SARL.

2) Malgré la reconnaissance du métier d’équicien en début d’année, la pratique de la médiation animale, sous toutes ses formes, peut-elle être considérée comme un métier? Pourquoi?

Il est difficile de parler de métier à ce jour.
Il est préférable d’employer le terme de pratique ou de spécialisation comme on peut le voir dans la plupart des professions (les infirmières qui sont par exemple spécialisées en soins palliatifs ou en gérontologie).
Sur le terrain, ce sont souvent des alliances qui se créent entre différents corps de métier autour d’un projet commun. On retrouvera ainsi fréquemment des psychologues et/ou des éducateurs faisant appel à des moniteurs d’équitation ou des « équithérapeutes » extérieur aux structures sociales ou médicalisées.

Le statut très récent d’équicien (que vous avez déjà traité dans ce blog) possède l’avantage de questionner l’ensemble des acteurs de la médiation animale sur leur positionnement et leur pratique ; cependant cette nouvelle avancée ne résout en rien la question de la rémunération de l’intervenant !!!

Le promoteur de ce métier, Handicheval, a perçu la complexité des situations puisqu’il a mis en place des formations « d’équicien accompagnant » (destinées à tout professionnel exerçant au sein d’un établissement médico-social ou équestre, souhaitant acquérir ou perfectionner des compétences dans le domaine de l’équicie. Chaque professionnel conserve son rôle et sa fonction initiale.Organisation pédagogique: 160 heures en centre de formation réparties sur 1 an, à raison de 4 unités d’enseignement de 5 jours et 140 heures de stage d’expérience, dans un lieu recherché par le stagiaire, soumis à convention avec le centre de formation).

3) Est-il possible aujourd’hui d’en vivre? Pourquoi?

En France, on peut compter sur les doigts d’une main les prestataires (cf. ci-dessus) qui réussissent à vivre d’une pratique exclusive de médiation animale.
Même si les initiatives sont nombreuses (la Fondation a soutenu plus de 430 projets en 10 ans sur l’ensemble du territoire et reçoit chaque année entre 150 à 180 demandes de soutien à travers ses appels à projets), elles s’intègrent pour leur majorité dans des structures sanitaires, sociales, médico-sociales. Cela permet d’absorber l’ensemble des coûts de l’activité par les établissements.

 

logo_fondation_sommer

 

4) Comment expliquez-vous le nombre croissant de formations?

Nous sommes très souvent interrogés sur la question des formations et sur les recommandations que nous pourrions faire sur tel ou tel cursus.
La Fondation, qui est neutre, ne se prononce jamais sur une formation plus qu’une autre ; en revanche nous essayons d’accompagner les personnes à se poser les « bonnes questions » lors de leurs recherches * ; car il est évident que pour « bien pratiquer » il faut être « bien formé ».

En 2012 la Fondation avait recensé le nombre de formations à 52 en France. Depuis chaque année nous voyons apparaître 3 à 5 formations supplémentaires sur le territoire national.
Ce chiffre très important interroge car comment expliquer un nombre si important de formations pour une activité qui ne bénéficie d’aucune reconnaissance officielle (hormis les équiciens) ?

L’une des réponses serait dans le fait que les nombreux indépendants (proposant leurs prestations aux différentes structures : EHPAD, IME, Foyers, Hôpitaux…) ne peuvent vivre uniquement de leurs prestations. C’est pourquoi ces derniers organisent des formations pour équilibrer leur budget de fonctionnement. Ainsi, on peut s’attendre à une augmentation croissante des formations chaque année tant que les acteurs de la médiation animale n’auront pas réguler leurs pratiques, expériences et savoir-faire.

Par exemple, voici des questions que les personnes peuvent se poser lorsqu’elles cherchent une formation :
1. pour les professionnels de la prise en charge des personnes
a) Pré requis : une pratique avec un animal ?
b) Contenu de la formation : éthologie, relation homme animal, connaissance de l’animal voire une spécialisation par animal en particulier le chien
c) Durée de la formation

2. pour les praticiens de la relation avec l’animal
a) Pré requis une expérience d’accompagnement des personnes ?
b) Contenu : relation homme-animal dans un contexte social, thérapeutique ou éducatif
c) Durée

Les questions à déchiffrer sont nombreuses et ne sont pas du même ordre selon la nature des actions de médiation animale ; un travail dans un EHPAD est très différent de celui qu’il convient d’effectuer dans une MECS.

5) Quels sont, selon vous, les grands « chantiers » a mené dans le domaine de la médiation animale en France?

Deux chantiers nous semblent importants pour les prochaines années :

1. Que les acteurs de la médiation animale réussissent à se fédérer pour faire reconnaître leurs pratiques et être crédibles auprès des pouvoirs publics.
2. L’accompagnement et l’institutionnalisation de la recherche sur la thématique de la médiation animale au sein des Universités et laboratoires de recherches.

Deux aspects que soutient déjà la Fondation mais qui méritent un développement plus important.

6) Qu’en est-il en Europe?

La Fondation qui fait partie d’un réseau international (IAHAIO) regroupant une trentaine de pays membres et une centaine d’adhérents sur les questions de médiation animale (européens, américains, israéliens, coréens, australiens…) constate à chacune des rencontres où elle est sollicitée (colloques, symposiums…) que la France est l’un des pays les plus avancés en termes de pratiques et d’innovations sur le secteur de la médiation animale avec l’Italie (en revanche la restitution des pratiques par des articles scientifiques ou de communication « grand public » fait encore grandement défaut en France). En Italie, les pratiques de médiation animale sont reconnues par l’Etat (voir interview du directeur de l’IZSVE Luca Farina réalisée par la Fondation Sommer).

C’est sans doute pourquoi la Fondation a été choisie et mandatée par l’IAHAIO (devant la Corée du Sud et l’Australie) pour organiser la prochaine rencontre internationale sur la relation Humain-Animal en juillet 2016 à Paris (la conférence sera en anglais mais une grande partie bénéficiera d’une traduction simultanée).

 Sandie BELAIR

6 Responses to “Réalités de terrain de la médiation animale en France – Interview de Boris Albrecht, directeur de la Fondation Sommer”

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    Nicolas Emond
    septembre 22nd, 2014 at 19:11

    Merci beaucoup Sandie pour cette interview, et à Boris Albrecht pour ces éclairages.

    Quelques apports depuis un autre point de vue.

    Sur la professionnalisation :

    On lit/entend très souvent que la médiation animale n’est pas un métier mais plutôt une spécialisation, et ce débat suscite bien des prises de position qui se résument parfois au bipartisme politique. Si on veut filer la métaphore de l’infirmière, certes, elle peut se spécialiser en soin palliatif (mais son métier restera infirmière), mais elle est peut-être devenue IDE depuis une formation initiale d’AS, et elle peut aussi encore se professionnaliser en IADE, IBODE, puéricultrice ou cadre de santé, et encore ensuite en CSS et directrice de soin : autant de spécialités et métiers différents reliés par le chemin de la professionnalisation.
    Je veux revenir sur l’idée selon laquelle « on ne peut pas en vivre ».
    La médiation animale, ON PEUT EN VIVRE, et nous sommes nombreux à être dans ce cas (et autrement plus que le nombre de nos doigts réunis) ! Cette question posée lors du 1er colloque de l’IFEq en 2013 a été résolue par une déclaration à main levée, où une quarantaine de personnes avait déclaré vivre exclusivement de la médiation équine. Certes, une majorité des professionnels exerce en pluriactivité à temps partagé, mais d’une part c’est plus souvent par choix plutôt que par contrainte économique, et d’autre part il faut aussi rappeler la prépondérance des projets associatifs qui riment pour beaucoup d’acteurs avec bénévolat. Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup d’amateurs (au sens étymologique) en MA qu’il n’y a pas de professionnels !
    Peut-être suis-je partial sur ce point, car il n’est un secret pour personne que j’ai fait le choix de faire de l’équithérapie mon métier et d’y consacrer ma carrière, mais je n’ai, à aucun moment, eu le sentiment d’avoir été contraint de devoir faire autre chose pour finir mes mois, ni que mes activités professionnelles pouvaient être placées au niveau de mes hobbies. D’autre part, on ne peut pas nier qu’il existe en France des dizaines de postes d’équithérapeute (ou assimilé) à temps plein ou partiel, dans des structures de toutes tailles (certaines structures dédiées ayant à elles seules plus de 10 salariés).
    Mais peut-être que la Fondation Sommer, qui à mon inverse est davantage en contact avec les structures associatives (dont les projets dépendent parfois uniquement des financements qu’elles sollicitent par manque de revenus propres), subit le biais de représentation opposé : à savoir qu’elle est sans doutes moins au contact des structures du secteur privé lucratif qui, par définition, est dédié au fait de créer les richesses permettant de faire vivre ses acteurs (statut qui ne lui permet pas de solliciter de subventions venant de fondations).

    Sur le nombre de formations :

    C’est un fait, il y a de plus en plus de formations, courtes surtout, concernant la médiation animale. 52, je pense que le nombre reste encore largement sous-évalué.
    De nouvelles formations se créent chaque année, c’est aussi un fait, en revanche des formations disparaissent également chaque année, et enfin certaines formations existent uniquement sur des catalogues et sites web alors qu’elles ne sont jamais réalisées (les statistiques publiques des DIRECCTE sont très explicites sur ce point).
    Attribuer le succès et la multiplication des formations à l’intérêt financier d’acteurs qui les proposent faute de pouvoir boucler leurs mois avec leurs activités cliniques me paraît un peu partisan. On ne devient pas un organisme de formation faute de mieux, et la majeure partie des OF en médiation animale (équine du moins) sont des associations et non des entreprises.
    Si les formations ont du succès, c’est parce que c’est la loi du marché : il y a un besoin et elles tentent d’y répondre, que ce soit par cupidité (ce à quoi je ne crois pas, seuls des béotiens peuvent imaginer qu’une formation en MA est facilement rentable), par volonté de diversifier leurs actions, ou par envie de transmettre. Et s’il y a un besoin, c’est bien parce qu’une filière professionnelle est déjà dessinée, car chacun à notre niveau, nous participations à la construction de cet édifice dont nous ne distinguons pas encore vraiment la forme ni la hauteur.
    Sur ce dernier point, rendons plutôt hommage à Isabelle Claude qui, quoi qu’on puisse reprocher à ses réalisations, a une vision d’architecte pour la filière et ne focalise pas son approche sur ceux qui « font des séances de médiation », mais conçoit un ensemble de professions connectées reposant sur des interactions avec l’animal au service de publics en difficulté. Professions qui existent déjà pour certaines, sont en construction pour d’autres, et restent à créer pour d’autres à venir, ce qui va occasionner de nouveaux besoins en formation et une nécessaire diversification / spécification des offres.
    Enfin sur le développement des formations, il va d’après moi logiquement de pair avec le développement de la filière. Il y a plus de personnes qui veulent bénéficier de médiation animale, plus de personnes qui veulent exercer la médiation animale et ont besoin de s’y préparer, et plus de personnes exerçant la médiation animale qui ont besoin de se recycler et de se perfectionner. Ne nous y trompons pas, les formations font partie intégrante de la filière, comme les fondations, les praticiens, les structures cliniques, les sociétés savantes, les fédérations ou les réseaux : ce n’est pas parce que nous sommes hétérogènes et encore mal coordonnés que nous ne sommes pas interdépendants.

    Fédérons-nous, oui, mais pour ça mettons-nous d’accord sur la filière que nous souhaitons, accueillons nos divergences, et trouvons où sont nos intérêts communs.
    Sur ce point, je pense que toutes les initiatives que la Fondation Sommer pourra proposer sur la structuration d’une large fédération trouveront un écho bienveillant.

    avatar
    annick Labrot
    septembre 23rd, 2014 at 21:56

    Quel débat intéressant ! passionant !!!
    Merci le blog, Boris et Nicolas qui réagit toujours avec pertinence et brio sur ces sujets chauds de la MA.
    A la 1ère lecture, c’est plutôt dépriment tout ça ! Alors que le contenu de ces pratiques est à l’inverse, plutôt innovant, créatif, engagé, bien-traitant et opérant souvent … Il est logique que les pratiques soient exponentielles, les demandes de + en + ciblées, et formulées … Car la MA s’inscrit peu à peu dans le paysage des réponses thérapeutiques, dans le soin , le care … et concerne des bénéficiaires de +en + ciblés, identifiés eux aussi… et des praticiens capables de poser des gestes habités, capables de soigner tout en accompagnant avec un animal lui aussi identifier et qualifié … Je rêve ???
    Non, je ne crois pas, cela existe déjà, s’il est un domaine qui me parait assez clairement identifié et non nébuleux, c’est bien celui de l’équithérapie : 3,4 écoles : FENTAC, SFE , IFEQ, Handi’cheval Qui proposent des formations longues, nourries, conséquentes et reconnues, certes seule la qualification, la certification d’équitien est reconnue par l’état, mais être équithérapeute FENTAC, SFE ou IFEQ pose t’il problème pour le public ? Je ne crois pas, ces formations, soyons honnêtes, délivrent des diplômes à des praticiens tout à fait capable d’exercer dans des critères de qualités ! C’est à mon (humble) avis très clair pour tout un chacun. La nébuleuse de la médiation équine c’est surtout une pluralité d’approches, des courants, de la richesse… Non ?

    C’est beaucoup moins structuré pour la MA chien/chat, rongeur, âne … 2, 3 semaines et hop, « roule ma poule ! » tu sors avec un nom ronflant de zoothérapeute ou plus modeste d’ intervenant en MA et tu exerces ?!
    Halte là ! C’est là que le bât blesse (c’est une ânière qui le dit). Là y’ a du boulot, là y’a du bricolage de plus ou moins bonne qualité. Il y aussi c’est certain, de belles et bonnes choses, de la pratique de qualité ; des autodidactes inspirés qui exercent pleinement ou plus partiellement, et tentent d’apporter des réponses à des demandes légitimes d’apports, de transmission de connaissances pratiques et théoriques, de la formation naturellement…

    C’est assez nouveau ce domaine, mal structuré voire pas structuré du tout. Ca germe çà et là comme une herbe folle, libre, sauvage et vulnérable … Mais cela demande qu’à prendre forme, qu’à se PROFESSIONNALISER… Je pense que l’on est sur la bonne voie, les énergies sont là, les pratiques sont éprouvées… Il faut je suis d’accord FEDERER, rassembler, penser, ordonner et créer… une certification professionnelle probablement… Et conserver de la diversité aussi.

    J’ai fait un rêve, un rêve d’une institution de formation qui s’origine dans un désir. La mise en action de ce désir serait aussi riche et complexe que l’être-dans-le-monde, d’autant qu’elle serait nourrit également des différences émanant des personnes qui le mettrait en œuvre.
    UNISSONS nos compétences, OSONS proposer une formation, des formations claires, nourrissantes, qualifiantes, diplômantes dans cette discipline avec théorie, méthode et techniques.
    La relation de formation, comme la relation thérapeutique est une relation engagée, organisée par certaines valeurs qu’il faudra énoncer … dont la clarté sera le socle. J’ai fait un rêve ? Aïe !! ! Qui me pince ?
    Peut-on en vivre ? Quelle question ? Ah l’argent ? Oui l’argent qui fait vivre, dure réalité que je nie pas … et le désir et l’enthousiasme et la créativité, la sollicitude, le prendre soin, la réponse compétente qui soulage ???

    Les universités forment des psychologues ? Peut-on en vivre ? Le problème n’est pas là ! Oui je connais des psycho qui vivent de leur métier et beaucoup d’autres qui galèrent! Cela remet-il en cause la légitimité des formations à ce métier, voire son existence même !?

    L’être humain est un être paradoxal, fragile et puissant à la fois. Il est un être de besoin en même temps qu’un être de don, un nécessiteux autonome en quelque sorte. Du fond de l’épreuve, de sa souffrance et fragilité, il est souvent conduit à appeler à l’aide. Cet appel vient provoquer la sollicitude, cette disposition du cœur à se laisser toucher. Mais on peut éprouver de la sollicitude sans pour autant oser le geste qui soigne. La Médiation Animale est cette manière de prendre soin qui soulage. Dans le contexte actuel, il devient de plus en fréquent de prétendre prendre soin en posant des gestes pauvres de soi. Là l’accompagnement est empli de qualité de présences humaine et animale, il devient pleinement soignant, les effets sont autrement bienfaisants. Ca vaut le coup (coût) non ?

    Enfin, reconnaissons que nous avons-là (par ce blog) l’opportunité de témoigner, de faire part de notre réalité de pratique en Médiation animale, de notre place de professionnel. Qui sommes nous, comment en sommes nous arrivé là, quel chemin , quel parcours de formation ??? Autant de diversité sans doute à reconnaître !

    Je suis partie prenante de ses efforts à fournir pour tenter de rendre plus lisible, plus crédible les actions de médiation animale.
    C’est un travail personnel que je mène en OSANT parfois témoigner de ma pratique. C’est un travail collectif aussi que nous avons entrepris dans le groupe de réflexion Résilienfance, et qui prend forme peu à peu. Les contributions fournies par les membres qui s’y sont engagé sont empreintes d’un souci de rigueur et d’authenticité, d’engagement et d’ajustement qui contribuera sans doute, à dessiner les contours et expliciter les contenus de cette discipline singulière. Discipline ancienne mais à l’état naissant dans sa formalisation et sa conceptualisation. Un travail passionnant !!!

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    Florian
    septembre 26th, 2014 at 14:28

    Merci Sandie pour cette interview, et merci à Boris de nous délivrer la vision de la fondation Sommer.

    Cette fameuse question, peut on vivre de la médiation animale? Ou plutôt peut-on bien vivre de la médiation animale?
    Qu’appelle-t-on bien vivre?

    Le nombre croissant d’associations proposant de la MA, le besoin de multiplier les interventions pour pouvoir vivre, posent questions.
    Et notamment celle du rythme pour les animaux: le nombre de personnes rencontrées, sur la quantité d’émotion absorbée, sur la fatigue générée par l’empathie que nos animaux nous proposent.

    Annick, je rêve comme toi d’une formation, d’une reconnaissance de CES métiers.

    RASSEMBLER,PARTAGER,FORMALISER… OSER

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    annick Labrot
    octobre 6th, 2014 at 8:54

    Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes (et de femmes) rêvent ensemble, c’est le début d’une réalité…

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    Laglaine Manuela
    octobre 26th, 2014 at 17:08

    Bonjour et surtout merci pour toutes ces infos sur la MA animale qui je trouve ne se developpe pas assez vite. le probleme c’est qu’on est un peu perdu, il est vrai, avec toutes ces formations qui existent.
    Mon projet pour ma part est de créer une petite ferme pédagogique, et en même temps pouvoir partager et intervenir avec certains des animaux en médiation animale.Le probleme est que pour le moment je travaille en tant qu’adjoint technique auprès des enfants en garderie le soir, et le matin.Et le midi je propose des temps d’activités périscolaires.J’ai travaillé pendant plusieurs année en animation enfants. J’ai été aussi animalière en jardinerie et pendant cinq ans assistante vétérinaire.
    J’aimerai donc me former en médiation animale mais tout en gardant pour le moment mon travail actuel. L’idéal serait que la formation soit pendant les vacances scolaires,mais d’après ce que j’ai pu lire les formations courtes ne sont pas très qualifiantes! Merci de me dire ce que vous en pensezet de tuyauter un petit peu ou de me donner des conseils. A bientôt. Manuela

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    Nicolas E.
    novembre 9th, 2014 at 12:52

    Manuela,

    Votre participation me paraît très significative d’un des paradoxes de la MA : le public a le sentiment que la MA n’est pas développée, pas reconnue, pas officielle, pas assez diffusée, etc… tout en déplorant la multiplication des informations, des acteurs, et des institutions.
    Sans vouloir mettre ça sur le compte d’un « MA bashing », il faut reconnaître que pour les acteurs, c’est très déroutant d’entendre qu’on nous demande à la fois de nous développer et de nous faire (re)connaître tout en nous demandant de devenir plus simples, moins divers et plus accessibles.
    L’un des effets du développement est une nécessaire diversification : il y a plus d’acteurs, plus d’actions, plus de sortes d’acteurs, et plus de sortes d’actions. C’est bien parce que nous nous développons (et rapidement) qu’il est difficile de définir et suivre le sens de cette évolution.
    On peut certes nous reprocher de manquer d’unité, mais pas de dynamisme.

    Comme pour tous les acteurs, quel que soit leur niveau d’implication, vous vous trouvez face à une réalité de terrain : s’il existe des voies « classiques », il n’existe pour personne de chemin tout tracé, et chacun doit définir son projet, faire ses choix (de formation, de public, d’installation…). Ce n’est peut-être pas une particularité de la MA, mais nous sommes dans un domaine relativement réservé (nous sommes « seulement » quelques centaines/milliers) où il n’y a pas d’autorité souveraine pour orienter la filière, aussi chacun est libre de son parcours en échange d’en être responsable, et on ne peut pas imaginer développer une activité de MA significative sans la porter fermement à bout de bras. Il n’existe pas en soi de bonne ou de mauvaise orientation : il y a des orientations qui vous seront utiles ou possibles, et d’autres pas.
    C’est pourquoi définir ce que vous souhaitez faire est primordial pour vous poser les bonnes questions et faire les meilleurs choix : car la question ne se limite pas à trouver une formation dont les horaires sont compatibles avec votre emploi actuel, mais avant tout de définir le point d’arrivée que vous souhaitez atteindre et les moyens à votre disposition pour y parvenir.

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