Florence est âgée de 5 ans. Elle est atteinte d’un syndrome qui touche de nombreuses fonctions; elle a donc de multiples handicaps : une surdité moyenne (elle est appareillée). Elle est aveugle totale d’un œil. Elle a de grosses difficultés d’équilibration car les canaux semi-circulaires de son oreille interne ne se sont pas développés.
Quand elle est arrivée dans notre institution, pour marcher, elle était obligée de se tenir au sol, aux murs ou avait besoin d’un adulte pour l’aider.
Elle a dû apprendre à utiliser d’autres outils d’équilibration comme le toucher, la perception kinesthésique, la sensibilité profonde des muscles et des articulations.
© Photo Association Résilienfance
Nous lui avons proposé de nous accompagner au centre équestre, dans l’idée que monter sur un poney lui permettrait d’accélérer ses progrès, lui offrant d’autres expériences psychomotrices dans un cadre sécure, avec un accompagnement de tous les instants.
Bien sûr, cela représentait un véritable challenge, pour elle, pour ses parents, et pour nous, les accompagnateurs !!
Les premières séances, Florence prit contact avec sa ponette et en fut ravie. Elle passait son temps à l’explorer avec tous ses sens : l’odorat beaucoup, le goût (et oui, elle se léchait les mains qui s’étaient imprégnées de l’odeur), la vue et bien sûr le toucher avec les caresses qu’elle aimait lui dispenser.
A cheval, c’était une autre affaire ! Elle se tenait agrippée d’une main à l’accompagnateur, de l’autre à la crinière, si bien que les corps des trois protagonistes étaient étroitement mêlés. Nous avions à accepter cette étreinte, car c’était la condition de réussite de ce défi.
De séances en séances, sans la brusquer, nous en sommes arrivés à ne lui proposer que la main en soutien (un « main-tien »), mais il fallait respecter sa demande de toujours être placé du côté de son œil aveugle afin sans doute qu’elle se sente sécurisée au maximum.
D’année en année, Florence a réussi à se maintenir seule, en s’agrippant à la crinière, puis, elle a trouvé son équilibre comme un cavalier.
Parallèlement, elle s’est déplacée de façon autonome, redressée, comme vous et moi !!
Brigitte MARTIN
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